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Procès en appel des Faucheurs à Orléans les 15 et 16 mai 2006 - Déclarations des prévenus |
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Le 15 et 16 mai 2006, se tient à Orléans le procès en appel des Faucheurs de Gréneville en Beauce et Neuville aux Bois. Après les témoignages de la défense puis ceux de la partie civile, les prévenus présents à l’audience sont entendus.
Yves Contassot est adjoint au Maire de Paris, il est responsable du jardin botanique de Paris et de la biodiversité.
Depuis le début de son mandat, 90% de produit phytosanitaires ont été supprimés dans les jardins et la production de fleurs. Il est l’initiateur d’une charte régionale de la biodiversité et des milieux naturels. Le paradoxe, c’est qu’aujourd’hui, c’est dans les centre-ville qu’il y a le plus de biodiversité !
Actuellement, 1,4 millions de repas bio sont servis dans les cantines de la Ville de Paris par année. L’objectif est d’arriver à 100% des repas de cantine. C’est difficile parce que les producteurs ont du mal à suivre. Les risques de contamination sont importants, les risques de procès intentés par les parents le sont donc aussi.
Quand il y a des querelles d’experts, c’est au responsable politique de prendre les décisions, comme les arrêtés anti-OGM.
Il y a deux principes contradictoires, la propriété et le droit d’avoir un environnement sain.
80% de la population française ne veut pas d’OGM. C’est l’explication du retard de la transposition de la directive 2001-18, ce que Gérard Onesta a appelé le vide juridique.
Nous avons déjà les exemples de l’amiante, de l’ESB, de Tchernobyl.
Et si la directive 2001-18 avait été transposée ? Tout dépend de la transposition.
Il y a un clivage politique comme pour les 35 heures, avec passage à l’acte de groupes sûrs de leur fait. Il faut un débat démocratique et il y a déficit démocratique. Pour les 35h, il y a un lieu de débat institutionnel. Pour les OGM, il n’y a pas.
Qu’attendez-vous de ce jugement en appel ? Il est clair que le Parquet a reçu des instructions. J’attends que le Tribunal dise qu’il est impossible de dire qu’il n’y a aucun risque.
Patrice Alliot est instituteur. Il se réclame des témoignages de Jean-Baptiste Libouban, de Christian Vélot, de Gilles-Éric Séralini. La menace est grave pour l’environnement et l’agriculture. Il s’est résolu à la désobéissance civique parce que les moyens traditionnels ne mènent à rien.
Philippe Andrieu est manutentionnaire. Il a d’abord cru que les OGM résoudraient des problèmes. Puis il s’est renseigné. Il a écouté Jean-Marie Pelt, il a compris les risques de disparition de la biodiversité. Il n’y a pas de sagesse.
Francine Bavay est vice-présidente du Conseil régional d’Ile de France. Elle est ingénieure télécom.
Au Conseil général, elle a participée aux auditions sur les OGM et n’est pas persuadée de leur innocuité. En tant qu’élue, elle a souhaité alerter. Le Conseil général a délibéré et s’est déclaré sans OGM en plein champ et sans OGM dans les assiettes des collégiens.
Est-ce que vos fonctions électives vous autorisent au passage à l’acte ? Les élus doivent tout faire pour faire ce pourquoi ils ont été élus. Ainsi, cet acte d’alerte.
En fonction de votre parti politique ? Suite à la délibération du Conseil général qui est une décision collective.
Les OGM sont une question transversale aux groupe politiques ? Les Verts ne sont pas majoritaires. Le passage à l’acte a été préféré à l’attente démocratique qu’ils le soient. Francine Bavay évoque l’amiante et l’état de nécessité. La démocratie est en danger.
Le Conseil général s’est déclaré hors-OGM. Quel en est l’effectivité ? L’efficacité ? Il n’y a aucun moyen d’agir. Il faudrait au moins un soutien financier aux collectivités locales pour qu’elles puissent aller devant la justice.
Michel Beaubois est professeur de technologie. Il revendique un acte de non-violence. En 1973, il a répondu à l’appel des paysans du Larzac. Il est citoyen, père de famille, consom’acteur. Il est aussi jardinier amateur, il produit des semences, il les échange avec d’autres jardiniers amateurs. Il est apiculteur amateur. Il sent le danger proche, imminent. Il est militant politique au PS. Il est contre l’agrobusiness qui passe au-dessus des gouvernements élus.
Emma Bochi se réclame de l’agriculture bio. Elle s’est renseignée sur les OGM.
Éloïse Borgeais, 22a, est étudiante en kiné. Elle a été éduquée dans le respect de la nature. Elle a lu les livre de Gille-Éric Séralini. Elle s’est forgé sa propre opinion sur les OGM : le danger est trop important, danger pour l’environnement et danger économique pour les agriculteurs. La désobéissance civique s’impose. Elle a envie d’avoir des enfants, de choisir leur alimentation. Elle fait son devoir de citoyenne.
Ses autres choix quand elle sera adulte ? (étonnements... Le Président s’explique sur son accès de paternalisme bienveillant). Elle fera des actions symboliques, des actions qui ne sont pas tournées contre les propriétaires.
Jean-Jacques Bré, 54a, est instituteur. La remarque du Président concernant les instituteurs l’a blessé. Il s’est impliqué dans son action de fauchage au risque de sa vie professionnelle. Il veut proposer à ses enfants un autre monde.
Jean-Luc Cholet, 49a, est agent d’entretien. Il est devenu Faucheur parce qu’il a peur pour les générations futures.
André Ciret, 45a, est sans profession. On ne connaît pas les conséquences des OGM en plein air. Il a fauché pour ses deux enfants, pour qu’ils ne mangent pas n’importe quoi.
Julien de la Folie de Joue, 20a, est jardinier. Il a bien participé au fauchage. Il est d’accord avec tout ce qui a déjà été dit.
Renaud de Wreden, 39a, est constructeur d’éco-habitats. En tant que consommateur, il a voulu garder le choix d’une alimentation écolo. Il a deux enfants. Il a appris le danger imminent dû aux OGM par ses lectures.
Raphaëlle Debourges, 21a, est assistante d’un service social. Le code de déontologie des assistantes de services sociaux l’a guidée. Elle est militante du PS, elle prône le débat d’idées.
Michel Delaunay, 65a, est agriculteur. Il a d’abord pratiqué une agriculture conventionnelle puis une agriculture bio. La nature a horreur d’être bouleversée... Ses amis meurent de l’amiante. Il revendique le droit de douter. Il a 10 petits-enfants.
Didier Dequiedt est agriculteur, producteur de lait et de fromage. Du sol à la table, il est responsable de la chaîne de production. Les OGM l’empêchent d’exercer cette responsabilité. C’est ce qui l’a poussé à passer à l’acte symbolique sur 3000m².
Pascal Derland, 36a, est ouvrier dans le privé. Il a agi parce qu’il a peur, c’était le seul moyen qui lui restait pour éviter le pire.
Julien Detante, 26a, est ouvrier saisonnier. Il doit se laver trois fois les mains avant qu’elles soient propres. On porte atteinte à notre patrimoine, en 10 ans, nous risquons de détruire 10 000 ans d’évolution.
Alain Dorange, 66a, il est animateur d’un éco-village, enseignant, docteur en physique. Il y a un danger immédiat, il faut intervenir. Monsanto, c’est l’agent orange, c’est la colonisation des cultures en Argentine, au Brésil, du coton en Inde, c’est le suicide des paysans indiens. Monsanto, c’est un danger immédiat et violent.
Bertrand Dubard de Gaillarbois, 70a, ostéopathe. À propos de l’observation du Président sur la sociologie des prévenus, il remarque que c’est le Ministère public qui a fait le recrutement sociologique... Il est vice-président des associations de santé. Il est certain qu’on n’est pas certain de la sécurité alimentaire. Entre la conscience et l’obéissance, le Tribunal de Nuremberg a tranché sans équivoque. On ne pourra pas nous reprocher "qu’on savait et qu’on n’a rien fait". On nous oblige à faire ça. Les Allemands fauchent aussi, on les appelle les "libérateurs des champs".
François Dufour, 53a. Il a 5 enfants et 4 petits-enfants. Il est producteur de lait de vache et producteur de pommes. Il a créé un GIE pour alimenter la région parisienne. Il est responsable de la Confédération Paysanne.
Lors de la crise de l’ESB, il s’y est intéressé dès le début du problème. Il a demandé l’interdiction des farines animales. La FNSEA s’y est opposée. Il faisait partie du groupe de paysans qui a investi un bureau des douanes à Toulouse en 1996 et qui a trouvé que sur 170 000 tonnes de farines animales, 11 000 tonnes avaient disparu. La crise a conduit à une perte de 60% de consommation de boeuf, à une perte de confiance dans les agriculteurs. Après, on a eu la crise de la dioxyne, celle des huiles frelatées.
Pour sécuriser son exploitation, François Dufour est passé en bio. C’est pour ça qu’il a fauché. Il veut se défendre contre les OGM, son label AB est en danger.
À L’OMC, en 1995, les OGM sont présentés comme merveilleux. mais chaque firme est tenue par ses actionnaires qui exigent un retour sur investissement à 2 chiffres.
Quelle est la position de la Conférdération paysanne ? La Conférdération paysanne a demandé a priori un moratoire sur les OGM, une période de 10 ans d’essais en milieu confiné. La Conf mène le combat avec Via Campesina. C’est en 1999, à Seattle, que les producteurs américains ont alerté leurs collègues européens sur les dangers des OGM. La Conf se définit dans une agriculture paysanne. La Conf prône la souveraineté alimentaire.
La Conf et la violence ? Non, il n’y a jamais de violence avec la Conf. Il faut combattre la cogestion de la FNSEA, chacun doit rester dans ses responsabilités.
Thierry Éraud, 32a, est organisateur de formation. Dans son village, il y a 5 fermes dont une ferme d’élevage industriel. Il a rencontré l’agriculture paysanne. Les OGM sont un danger immédiat. Il est obligé d’aller faucher.
Daniel Frydman, 63a, est ingénieur sup-aéro, il a fait sa carrière chez IBM. Il a toujours favorisé son activité professionnelle. Maintenant, il a des petits-enfants. Il a d’abord été intéressé par les OGM puis il a compris le réel danger pour ses enfants et ses petits-enfants. Il revendique un acte non-violent.
Sylvain Guille est artisan dans le bâtiment. Il est proche de la nature, de la nourriture bio. Il lance une alerte pour l’avenir de l’agriculture bio.
Pierre Jarre, 56a. Monsanto, c’est l’agent orange, c’est la dioxyne qui tue encore, 30 ans après. Les associations d’anciens combattants ont reçu des indemnisations. Mais le Laos ? Le Cambodge ? Les bandits, c’est pas nous.
Luc Lamirault, 49a, était paysan à l’époque des faits. Aujourd’hui, il est veilleur de nuit. Il était agriculteur conventionnel et producteur de porcs. 78% des consommateurs ne veulent pas d’OGM. Il avait peur d’être contaminé. Il se plaint de la qualité de l’eau dans son département, infectée par les résidus de pesticides.
François Le Bars, 49a, est charpentier. À l’époque des faits, il était un peu déprimé. Il fait le parallèle avec sa profession où les industriels prennent toute la place.
Sandrine Leduc est mère de famille. Son père est paysan céréalier. Elle a fauché un peu pour lui et pour ses enfants...
Jean-Marie Loury, 52a, est paysan. En 1982, il s’est installé sur la ferme de ses parents qui faisaient de l’agriculture intensive. L’initiative "d’une Vision 2020 pour l’Alimentation, l’Agriculture et l’Environnement" l’a convaincu d’oeuvrer pour un environnement plus propre, pour l’eau, pour la préservation des paysans. En 2000, il y a eu une suspicion de salmonelle et l’abattage de ses 1000 poules pondeuses. Avec un comité de soutien, ils se sont intéressés aux études, aux enquêtes parlementaires. Ils ont découvert la motivation purement économique des législateurs qui mettent en place une directive sanitaire pour répondre à un système de surproduction.
Dans sa région, il y a eu des essais sauvages d’OGM. Le 19 mai 2004, le moratoire sur les OGM a été suspendu. Nous sommes en danger, la Beauce va devenir l’Argentine. Il faut instituer un moratoire et un référendum. Il y a menace pour l’humanité, la santé, l’environnement, les semences. Il y a une collusion entre les États, l’Union européenne et les multinationales. L’Europe, mérite-t-elle qu’on lui obéisse ?
Cette année, il a fait analyser sa production, il n’a pas eu de problème de pollution pour cette année.
Jean-Marie Loury est coordinateur des Faucheurs pour la région Centre. Il accepte la responsabilité de ses actes.
François Mandil, 28a, est écrivain privé et employé touristique. Il revendique son action de fauchage. Il a été élevé dans le respect de la loi, de la solidarité avec le reste du monde. Il s’est intéressé au problème des OGM. Le danger immédiat est dépassé, il faut maintenant sauver ce qui reste. Il y a déni de démocratie. Il cite Chirac : "La maison brûle et nous regardons ailleurs".
Maxime Marchand, 29a, est maraîcher bio. Il mène un combat contre les OGM pour continuer sa carrière agricole, pour continuer à trouver le doux-doré, maïs non-OGM.
Reçoit-il des aides de la PAC ? Non, il cultive des légumes de saison.
Y-a-t-il des disparités dans les aides perçues ? Oui, le maïs irrigué est le plus subventionné.
Jean-Pierre Masson, 52a, est informaticien dans la réhabilitation des milieux aquatiques qui ont des problèmes avec l’agriculture intensive comme le maïs irrigué. Il est fils d’agriculteurs et son fils est aussi agriculteur. Avant les OGM, l’agriculture a eu recours aux pesticides. Il a l’intime conviction que les pesticides ont tué. Que son père en est mort... Il a lu des articles sur les OGM dans la presse agricole ainsi que d’autres positions, plus désintéressées. Les OGM vont augmenter la présence de pesticides. Le fauchage est un acte contre-nature. Est-ce qu’il a attenté à la propriété privée ? Il a détruit un essai de Monsanto. Le vivant appartient à l’humanité. Il est engagé dans des associations légales qui sont plus efficaces maintenant, depuis la pub faite aux Faucheurs.
Philippe Matet, 55a, est enseignant. Il a fauché pour 2 raisons, 1) par peur de la pollution irréversible, 2) parce que son métier est de former des citoyens.
Valéry Mougel, 33a, est géomètre dans l’agriculture bio. Il a assisté à beaucoup de conférences sur les OGM et l’agriculture. Il a compris le danger des OGM. Il propose le slogan : "Monsanto en milieu confiné, agriculteurs bio en liberté".
Jean-Claude Olivier, 63a, est paysan, vice-président du Conseil de développement paysan. Il a 2 enfants et 2 petits-enfants. Il est ancien membre du Conseil national de la consommation. Il y a un lien très important entre les OGM et les pesticides. Il a vu disparaître le gibier, les paysans. 15% des couples recourent à la reproduction in vitro. On retrouve du Roundup dans le liquide amniotique. Il s’est lancé dans l’agrobiologie. Il a obtenu les sabots d’argent de l’élevage bovin. Il refuse les OGM et les brevets. Il veut sauvegarder sa propriété et celle de ses enfants. À cause de l’OMC, la France a perdu sa suffisance alimentaire.
Madame Paris, 63a, est enseignante retraitée. Elle veut être en accord avec ses choix de vie. Elle veut mettre en accord ses pensées et ses actes. Sa décision de fauchage est le résultat d’un parcours. L’événement déterminant s’est passé au marché de Chartres, lorsqu’elle parle avec un agriculteur intensif qui pense que les problèmes de santé sont du domaine de la médecine. Elle, elle pense que l’écologie, c’est un système global. Elle a pris conscience des dangers que représentent les pesticides. Or, ce sont les mêmes firmes qui fabriquent les pesticides et les OGM. Au nom de quel intérêt supérieur, ces firmes sont-elles hors la loi ? Qui va nous défendre ?
Jacques Pasquier, 45a, est agriculteur conventionnel. Il est élu à la Chambre d’agriculture. Il trouve intolérable la dépendance des paysans vis à vis des firmes. Il trouve intolérable que le coût des nouvelles technologies soit à la charge de ceux qui ne les ont pas souhaitées.
Élie Pennetier, 20a, est étudiant en géographie. Sa génération est victime des OGM. Sa génération est très inquiète. Sa génération n’est pas dépolitisée. Il y a une prise de conscience suivie d’un passage à l’action.
Rémi Pernette, 48a, est ouvrier. Il a écrit à Monsanto pour poser des questions. Pas de réponse. Il a écrit au Ministère. Pas de réponse. Il n’y a pas de réponse, pas de débat, pas de loi. Il reste la résistance. Quel est l’intérêt de l’État à accorder des autorisations d’essais à Monsanto ? Sa fille, enceinte, a été hospitalisée. On a retrouvé du Roundup dans son liquide amniotique. Monsanto est un empoisonneur, c’est le fabriquant de l’agent orange. Rémi Pernette est disposé à continuer les fauchages... Et, pourquoi les vaches ne mangent-elles pas de l’herbe ?
Dominique Plancke, 49a, est directeur administratif, conseiller régional du Nord-Pas de Calais, conseiller municipal de Lille. En tant qu’élu du Nord-Pas de Calais, il a connu de près les problèmes de Métaleurop et de l’amiante. Pendant des années, des experts ont soutenu qu’il n’y avait pas de danger. Il ne veut pas comparaître dans 20 ans pour n’avoir rien fait sur les OGM. Il a été élu sur un programme politique, il met ses actes en accord avec ce programme. Il ira refaucher.
Annette Rimbert, 60a, est universitaire, élue municipale. Elle a remarqué qu’il y avait beaucoup de femmes sur le terrain de fauchage. Elle s’étonne qu’il y en ait si peu parmi les prévenus. Elle se fait du souci pour l’alimentation. Elle est solidaire du désespoir des paysans. Elle se rappelle Métaleurop, l’amiante, Tchernobyl... Elle n’est pas une vandale, elle a respecté toutes les règles, son action est illégale mais légitime. Elle a fait ça pour ses enfants. La terre ne nous appartient pas, elle appartient à nos enfants.
La durée de vie augmente pourtant ? Pour les générations actuelles, oui. Mais ce n’est pas sûr pour les générations futures. Et la durée de vie dépend de la classe sociale.
Peut-on empêcher les essais en intervenant avant ? Elle l’a fait. Parce que l’essai a été connu avant, par Internet. Le Maire et sa population l’ont interdit. Elle est légaliste.
Renate Ruck, 45a, est apicultrice. Elle s’alarme de l’hécatombe devant les ruches à cause des pesticides. Elle évoque le Sierra Leone et ses paysans aux mains coupées. Quand on aura accaparé les semences des paysans, la famine sera organisable.
Jean-Émile Sanchez, 49a, est paysan. Il y a un état de nécessité par rapport aux OGM. Le ravageur du monde paysan s’appelle Monsanto. Sa politique agricole, c’est la dépossession. Les OGM dénaturent notre métier. Nous travaillons avec du vivant. Les OGM nous empêcheront ce contact avec le vivant et la reproduction. On veut faire de nous des simples fournisseurs de matière première. Le seul "intérêt" des OGM est la brevetabilité du vivant. Au Canada, Monsanto attaque les paysans contaminés. En France, 30 000 exploitations agricoles disparaissent chaque année, ça représente 10 usines Moulinex par an. Il y a nécessité de passage à l’acte. La Constitution de 1789, n’est-ce pas le fruit de la destruction en réunion de la Bastille ? Nous avons le droit de rentrer en résistance contre l’oppression des sociétés comme Monsanto.
Marie-France Woisard est fonctionnaire. Elle n’a rien de plus à ajouter, elle adhère à tout ce qui a été dit.
Xavier Bordenave, 28a, est sans profession. Il a un DESS en production végétale. Il raconte ses illusions perdues dans son ambition professionnelle. Il avait de bonnes idées pour améliorer les cultures. Il trouve que les progrès de Monsanto sont des aberrations. Il pratique la désobéissance civique avec décontraction.
Guy Wanderpepen, 69a, est agriculteur en retraite. Il a été agriculteur pendant 25 ans puis ambulancier, ce qui l’a mis en contact avec le cancer. Il est entré en résistance contre une dictature économique. Il lutte contre les pesticicides. Il s’est engagé comme Faucheur au Larzac. Il évoque Vichy et la collaboration, la Résistance, la non-violence dans l’esprit de Gandhi. Il accuse Monsanto d’avoir volé la biodiversité. Il est un citoyen responsable.
Louis Amigo
Création de l'article : 11 juin 2006
Dernière mise à jour : 11 juin 2006
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