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Voyage à Berlin, au pays des « Libérateurs de champs » |
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Arrivée : samedi 29 07 à environ, 4 ou 5 h du mat. à Badingen.
Accueil chaleureux, (très chaleureux) des faucheurs allemands — 300 personnes environ.
(nous avons pu prendre la pleine mesure de l’importance de la venue de Faucheurs Volontaires français pour participer à leur action).
Le mouvement est porté par les Apiculteurs avec une très forte participation des anti nucléaires.
Nous sommes dans un camping à quelques kms de la commune ... ET DE LA PARCELLE CHOISIE.
L’action a été annoncée et expliquée : action non violente, à visage découvert dans le but d’alerter l’opinion publique et les pouvoirs publics sur l’impossible coexistence ogm et cultures conventionnelles et biologiques. Tous les débats publics seront effectués, pour une part dans la cour de la salle des fêtes de la commune « contaminée », pour l’autre part sur la voie publique de cette même commune.
La première journée a été consacrée à la formation de petits groupes de personnes, qui ont été initiés à l’action non violente, en vue des activités du lendemain.
Le soir, un podium en plein air, avec plusieurs intervenants dont :
 Antonio Andrioli (Brésil), qui a fortement impressionné le public par son exposé sur la situation dans son pays : entre autre,
- résistance devenue impossible
- conséquences environnementales, économiques (pour les petits paysans) catastrophiques <—> COEXISTENCE IMPOSSIBLE.
- Part importante de la population qui souffre de la faim, les cultures transgéniques servant à nourrir le bétail et la volaille européenne.
- IMPORTANCE de la résistance en Europe qui a encore la possibilité de dire NON aux Pgm contrairement aux Brésiliens.
Michael Grolin (apiculteur) : exposé sur les soucis rencontrés par les apiculteurs en général et le cas particulier d’un apiculteur local qui ne peut plus commercialiser son miel faute de clients du fait de la présence de cultures transgéniques (perte de confiance quant à la qualité du produit). Risques Sanitaires sur les Abeilles. A clos sa première intervention avec la citation de Einstein : quand les abeilles auront disparues, l’espèce humaine n’aura plus que 4 ans à vivre. (de mémoire ... !)
George Jansen, syndicaliste dénonce, entre autre, le lobbying réalisé par les firmes, auprès des structures agricoles allemandes, pour promouvoir les Pgm.
Jörg Ditt (comité local d’action pour le Landkreis Oberhavel sans ogm), souligne les danger des ogm tant du point de vue sanitaire que du point de vue sociétal.Interpelle les politiques de son Land.
Wolfram Leyer, avocat, a expliqué la légitimité de la désobéissance civile devant une loi dont la légalité peut être contestée compte tenu de l’état de nécessité face à un danger imminent.
Jürgen Binder, apiculteur, a effectué, avec quelques autres personnes, un énorme travail pour la réalisation de cette manifestation et son bon déroulement. Malheureusement, ne comprenant à peu près rien à la langue allemande, je préfère attendre mes compagnons de voyage qui sauront mieux vous transmettre le sens de son intervention ce soir là.
L’agriculteur propriétaire de la parcelle de maïs transgénique, invité à la soirée était présent, il a juste refusé de s’asseoir sur le podium auprès des autres intervenants et a, au micro, devant l’auditoire, exprimé les raisons de ses choix, (entre autre : impératifs économiques face à la conjoncture internationale ; s’inscrit dans le cadre de la loi de coexistence etc...).
Ensuite différentes personnes ont été invitées à s’exprimer au micro, dont :
- un représentant des faucheurs polonais plein de détermination et d’énergie, les ogm ne doivent pas passer et ne passerons pas. (je suis désolée mais je n’ai pas son nom). Il a été condamné en Pologne avant la prise de position anti ogm et défendu par des avocats allemands.
- Un représentant des opposants suisses : Urs Hans (www.hans-oeco.ch). Continue la lutte malgré le moratoire dans son pays, compte tenu que les ogm sont un problème international .
- Jean-pierre Chanteux qui a introduit notre intervention prévue le lendemain en fin de matinée avec humour et simplicité.
Journée du 30 juillet :
au réveil nous apprenons la réalisation d’une action symbolique surprise par un groupe de musiciens classiques qui, avait besoin d’un espace pour répéter et qui se sont donc fait un peu de place, sur une parcelle transgénique ... juste pour une dernière répétition ... de quoi nous mettre de bonne humeur pour la journée.
Tout le monde s’active, un podium avec les représentants faucheurs des autres pays +les interventions de Antonio Andrioli et de George Jansen est prévu à 11 h.
11h nous sommes à nos postes...la remorque qui nous sert de podium, elle, n’est malheureusement pas là, retard sur le planning ... en même temps que les gens, la police se met, elle aussi, en place ; les télévision et journaux promènent leurs micros et caméras et s’intéressent aussi aux représentants étrangers.
enfin le podium est installé et les représentants des autres Pays + George Jansen sont invités à s’exprimer. En tant que représentants des FV français, après un rapide historique sur la naissance de notre collectif, et un bref résumé sur les choses que nous avons réussies à faire évoluer par nos actions ; nous avons insisté sur :
- l’importance du développement de mouvements de résistances aux Ogm dans toute l’Europe face à l’impossible coexistence.
- L’importance du refus européen pour les 200.000000 de paysans du monde que nous condamnons à disparaître si nous acceptons les cultures transgéniques en Europe.
ET pendant que nous exposons...la police ferme la rue ... ET LES FAUCHEURS ...FAUCHENT !
A la fin des interventions un pied du maïs ogm est apporté au podium et nous apprenons la destruction d’une partie de la parcelle.
Victoire, opération réussie, objectifs atteints.
- Les arrestations se sont déroulées sans violences, mais avec un important dispositif policier (là-bas une partie des forces policières est à cheval et l’autre accompagnée de chiens).Un hélico. survolait la parcelle.
Au total : -80 personnes en garde à vue ; la première vers 12h, ils ont tous été conduits à une quarantaine de km.
- la manif.de rue s’est déroulée en musique (percussions en alternance avec du classique, humour et émotions)
mais rue fermée nous n’avons pu traverser le village.
- lorsque la dissolution de la manifestation a été annoncée par Jürgen nous nous sommes réunis au camp. pour décider ensemble de la suite des évènements face aux mises en garde à vue.
Les faucheurs polonais, suisse, et français ont été également invités à participer à la prise de décision.
Il a été choisi de rester devant les locaux du commissariat jusqu’à la sortie du dernier « libérateur de champ » ; celle ci a eu lieu à 22h45 le dimanche soir.
Retour au camp.... Et là champagne pour tous ceux qui avaient eu la chance de pouvoir rester jusqu’à la fin des libérations.
Le lendemain démontage et derniers au REVOIR.
Quelques impressions personnelles :
- groupe jeune et dynamique avec un savoir-faire sur la réalisation d’action non violente, écoute attentive et respect des consignes...
- bonne cohésion du groupe (composé en majorité de personnes très actives dans la lutte anti-nucléaire)
- rencontres chaleureuses, riches en émotions,
- importance d’avoir des représentants des différents pays d’Europe sur les actions d’envergure, meilleure lisibilité sur la détermination des citoyens européens à : ne pas laisser faire.
Mais il faut, lorsqu’on participe à ces manifestations bien les réfléchir, et bien les préparer. Nous n’étions pas tout à fait assez nombreux, pour être à la fois aux témoignages au micro, aux réponses aux journalistes, sur le terrain du fauchage, et à la prise d’images.
Je regrette de n’avoir pas eu suffisamment conscience de cette importance avant notre départ, et j’invite tout le monde à faire ce genre de démarche, je pense qu’une coopération internationale est vraiment nécessaire pour la réussite de notre combat.
Un merci tout particulier aux faucheurs Rhône-Alpes qui nous ont donné 160 euros pour alléger le coût du voyage.
Dom.
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Création de l'article : 3 août 2006
Dernière mise à jour : 4 août 2006
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P.S. les infos, les photos, sur le site de Gendreck weg : http://www.gendreck-weg.de/
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