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Procès Minatec : relaxés !

mardi 21 novembre 2006, par Auteurs divers

Bonjour cher-e-s ami-e-s et proches,

Nous avons été relaxés !

Cette petite victoire doit beaucoup à la cinquantaine de témoignages
écrits reçus, aux 250 personnes qui sont venues nous soutenir au
Tribunal et à la très bonne plaidoirie de notre avocat. Nous vous
enverrons dans les jours qui viennent un récit détaillé de notre procès,
histoire de vous faire partager les moments intenses vécus hier.

Ce verdict, s’il nous apporte un soulagement personnel, ne diminue
cependant pas notre colère et notre volonté de changement social.
Pourquoi ? Vous trouverez en bas de ce courriel le communiqué que nous
avons diffusé le jour du procès...

Ce verdict marque cependant pour nous la fin d’un cycle qui a débuté le
2 juin dernier dans un fourgon de police pour s’achever hier dans une
salle du Tribunal correctionnel. De ce "voyage répressif", nous
retiendrons le sadisme de certains policiers, la puanteur des cellules,
l’humiliation de la fouille au corps et de la perquisition, la pression
suite à notre refus de prélèvement ADN, la pénible et surréaliste
ambiance du Tribunal, l’infantilisation face aux juges et au procureur ;
mais aussi, et surtout, nous retiendrons la solidarité collective, le
soutien par la présence et la pensée, tous ces liens forts partagés. Un
grand merci !

Pour terminer, nous vous invitons au second procès de Minatec : le 10
janvier 2007, pour soutenir les deux autres personnes inculpées le 1er
juin dernier (les bénéfices de la soirée de soutien leur seront
d’ailleurs reversés).

Lucas et Sam


Communiqué diffusé le jour de notre procès aux personnes venues nous soutenir :

Merci d’être venu-e nous soutenir pour ce procès !

Nous souhaitons que ce moment soit l’occasion de remettre en lumière les raisons pour lesquelles nous avons manifesté le 1er juin dernier : une recherche scientifique au service des profits industriels et de la puissance militaire ; une course au high tech qui méprise ses conséquences sociales et environnementales ; de nouvelles technologies de contrôle social qui feront l’omnipotence des Pinochet du futur. Tous ces arguments sont développés sur les tables de presse présentes ici.

Parce que nous refusons de rentrer dans la logique de l’Etat qui, en choisissant d’arrêter quelques manifestants sur mille, cherche non seulement à criminaliser les mouvements politiques, mais également à les personnifier, nous ne prendrons pas la parole publiquement aujourd’hui.
Pour nous, ce procès est avant tout celui de Minatec ; le procès de l’Etat, des industriels et des militaires ; le procès d’une organisation sociale qui détruit le Bien commun.

Ce qui s’est passé en juin dernier préfigure une société techno-totalitaire, un Etat qui étouffe toute résistance par la force des CRS et de leurs grenades, de la BAC et de leurs flashballs, des RG et de leurs indics. Ou, plus insidieusement, une société qui éteint l’esprit critique par les campagnes de "com", les débats sans enjeux, les postures pseudo-critiques des décideurs politiques, les comités d’éthique oligarchiques, autant de dispositifs d’acceptabilité pour éviter le "scénario OGM" et éloigner la population des réels centres de décision, d’une réelle information.

Face à la destruction de notre environnement, face au pillage des pays du Sud, face à la misère psychique et aux inégalités sociales d’une France "à la pointe du progrès", nous n’avons pas besoin de Minatec et de ses frigos intelligents, de Minalogic et de ses écrans toujours plus plats, du Techno-Sillon-Alpin et de son tunnel sous la Bastille ; nous avons besoin de renouer avec la politique, la réflexion sur la société que nous voulons pour nous et nos enfants, la résistance en actes et en pensées.

De janvier à juin 2006, l’Opposition Grenobloise aux Nécrotechnologies a montré qu’en se regroupant à quelques dizaines, avec un budget ridicule, en organisant une soixantaine de réunions d’information et en diffusant des milliers de documents, il est possible de faire vaciller l’image lénifiante des nanos, construite à coup de centaines de milliers d’euros et de cabinets publicitaires ; de transformer l’inauguration pompeuse de Minatec en échec médiatique. L’inlassable travail d’enquête de Pièces et Main d’Oeuvre, mais également toutes les actions de résistance — occupation du chantier de Minatec en décembre 2004, nombreuses soirées d’information, diffusion de canulars comme le "Faux Métroscope", "Libertys" ou "Tunnelis"... — montrent qu’il est possible de résister au "système technicien" que dénonçait déjà Jacques Ellul dans les années 70.

Pour terminer, nous vous invitons à deux futurs procès : le 10 janvier 2007, pour soutenir les deux autres personnes inculpées lors des évènements contre Minatec ; et, vraisemblablement, notre futur procès pour « refus de prélèvement ADN »...

Comme le premier juin dernier, « nous n’avons pas peur, nous sommes en colère ! »

Les deux manifestants jugés aujourd’hui

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