|
|
Lettre ouverte à Olivier Besancenot, Arlette Laguiller, José Bové, Clémentine Autain et Marie-George Buffet |
|
Du même auteur |
Benji & Aurore |
cet auteur n'a pas écrit d'autre article |
Cette lettre à été envoyée à chaque candidat portant l’étendard « anti-libéral » à l’élection présidentielle 2007, à savoir Clémentine Autain, José Bové, Marie-George Buffet, Arlette Laguiller et Olivier Besancenot.
Nous sommes deux jeunes communistes âgés de 19 ans particulièrement intéressés par l’approche des élections présidentielles, ce qui nous amène à nous pencher sur les ambitions et les programmes des différents candidats. C’est à ce propos que nous vous envoyons cette lettre.
Désunion et affrontements au sein du PS, rassemblement politique de Le Pen et Mégret, médiatisation croissante de François Bayrou, intronisation de Nicolas Sarkozy à l’UMP, et, le plus regrettable, fiasco de la (maigre) tentative d’union anti-libérale ; voilà les événements « majeurs » qui ont pu marquer les français tout au long de la « course a l’Elysée ». Oui, « fiasco de la tentative d’union anti-libérale » car il s’agit bien là d’un véritable fiasco. Et oui, « maigre » car cette tentative était bien maigre, ne regroupant même pas la « gauche de la gauche » mais seulement quelques candidats soucieux de leur image. (Notons que la proposition d’union planait depuis un moment dans l’esprit d’un certain Olivier Besancenot mais que les refus ont été catégoriques.)
Bon nombres de vos camarades sont très certainement déçus par votre comportement, qui va à l’encontre des valeurs que vous dites porter, à savoir l’unité et la solidarité. Si vous, qui prônez ces valeurs, n’êtes même pas capable de les appliquer à petite échelle, comment voulez-vous faire croire au peuple que vous les appliquerez à grande échelle ? Votre succès personnel est t’il plus important qu’une amélioration pour la communauté toute entière ? Car il s’agit bien là de succès personnel, je ne vois pas d’autre mots. A vous tirer dans les pattes, n’espérez même pas atteindre les 5%. Le rouge de votre, de notre drapeau devrait-être celui de la honte, car paradoxalement, même Le Pen et Mégret ont réussi à s’unir. Cependant, cette situation malheureuse fait des heureux au sein des autres partis, en particulier au sein du PS qui profite de cette situation ridicule pour détourner des voix de l’extrême gauche. Il est vrai que certaines personnes préfèrent voter PS tout en sachant que s’ils votaient extrême-gauche, leur voix ne porterait pas ses fruits, même si les idées portées par la gauche de la gauche peuvent les séduire ; car, et ceci nous avons eu le regret de l’entendre plusieurs fois, « pourquoi voter pour eux ? De toutes façons, ils ne passeront jamais ! » Hélas, ils ont raison, nous savons fort bien qu’en votant extrême-gauche nous n’auront pas le frisson de découvrir si notre candidat est au deuxième tour (ce qui est fort dommage) car nous savons d’avance qu’a cause de votre désunion égoïste et obstinée, les dés sont déjà jetés, et que notre voix n’est rien de plus qu’un coup d’épée dans l’eau, voire un vote pour un concours de popularité.
Pourtant, il ne tient qu’à vous de nous faire frissonner, en rassemblant vos 3% de ci 4% de là en un joli 15%, qui pourrait peser sur la balance ! Etant donné que les intentions de vote pour Bayrou et Le Pen sont en augmentation, au détriment de Sarkolène et Ségozy, seule une union de l’extrême gauche pourrait nous faire aller au second tour. Car comme l’à récemment dit Oliver Besancenot, « On ne se présente pas aux élections pour le fun, on veut que nos idées soient appliquées », ne restez donc pas que des beaux parleurs, porteurs de votes contestataires. Certains nous diront que les choses ne peuvent changer uniquement « que par des révolutions venues d’en bas, n’impliquant non pas un président de la république tout seul, ni même une centaine de personnes, mais l’action collective de centaine de milliers, de millions de femmes et d’hommes déterminés à changer leur existence. » (A. Laguiller). A ceux-là nous leur répondons que la révolution vient aussi des urnes. Beaucoup ont considéré le 21 Avril 2002 comme une révolution, mais pourquoi pas une véritable révolution, venant de l’autre côté, du bon côté ? « Le succès, s’il y’en à un, on le trouvera de ce côté-ci » (A. Laguiller). Car il ne faut pas oublier que c’est des millions d’hommes et de femmes qui se dirigent vers les urnes, déterminés à changer leur existence, de manière démocratique.
Même si les médias ne font pas tout, il est vrai qu’ils prémâchent l’opinion politique des français, en annonçant dors et déjà un second tour Royal (et toute sa bravitude) contre Sarkozy, et que dans ces campagne de plus en plus américanisées, la médiatisation est une des clefs du succès d’un candidat. (Médias qui, rappelons-le, envisagent un Le Pen au second tour, mais qui excluent totalement le fait que VOUS puissiez y arriver, ce qui n’est d’ailleurs pas très étonnant aux vues de vos guéguerres inutiles). Et justement, une union de l’extrême gauche pourrait faire parler d’elle, et permettre de dédiaboliser ces partis, qui sont plus vus comme des stalinistes bolcheviks se tapant les uns sur les autres, que comme de véritables partis démocratiques.
En tant que tels, il est normal que le candidat choisit pour cette union ne soit pas là pour représenter son seul parti, mais un programme commun à « la gauche de la gauche », pour enfin prôner un véritable changement. Il est aussi normal de connaître quelques divergences d’opinions, mais pas au point de faire cavalier seul (en ayant la prétention de se croire le seul et l’unique candidat capable de représenter la gauche de la gauche), et, par la même occasion, de réduire à néant les espoirs de millions de camarades et de sympathisants. La solution n’est pas dans la bouderie mais dans le dialogue, car l’important n’est pas dans le casting, mais dans le scénario. Et si le véritable désaccord est de savoir qui sera le porte-parole de la coalition, pourquoi ne pas proposer un vote, non pas aux adhérents des différents partis concernés, mais à tous les sympathisants, qu’ils aient ou non leur carte de parti ?
Vous l’avez compris, nous vous appelons à vous unir, vous, anti-libéraux, qui ne vous soumettez pas à la loi du plus fort, mais des plus fort, car c’est l’union qui fait la force. Montrez-leurs qu’ils ont tort. « Nous ne sommes rien, soyons tout ».
Amitiés communistes,
Aurore Foucaud, Benjamin Le Coat.
Benji & Aurore
Création de l'article : 20 janvier 2007
Dernière mise à jour : 17 janvier 2007
Page visitée 683 fois (1)
|