Sadia Idriss Fadul, issue de l’ethnie four, a été condamnée à la mort par lapidation le 13 février, et Amouna Abdallah Daldoum, de l’ethnie tama, le 6 mars. Les deux femmes ont été déclarées coupables d’adultère par une instance pénale de la province de Managil, dans l’État du Gazira (centre du Soudan). Selon certaines sources, elles n’ont pas été représentées par un avocat lors de leur procès, pas plus qu’elles n’ont pu se défendre elles-mêmes, étant donné que leur langue maternelle est celle de leurs ethnies respectives, au Darfour. Les débats ont été conduits en arabe et les deux femmes n’auraient pas bénéficié de services d’interprétation.
Elles doivent former un recours contre leur condamnation.
Sadia Idriss Fadul et Amouna Abdallah Daldoum sont toutes deux mariées et mères de famille. Elles sont actuellement détenues dans la prison pour femmes de Wad Madani, dans l’État du Gazira. Sadia Idriss Fadul est emprisonnée avec l’un de ses enfants.
Informations générales
La flagellation, l’amputation et l’exécution par pendaison ou lapidation sont au nombre des peines prévues par le Code pénal soudanais, qui se fonde en partie sur la charia (loi islamique). Amnesty International ne prend aucunement position vis-à-vis de la charia, ni d’une quelconque autre forme de droit religieux. Toutefois, elle estime que ces peines sont des châtiments cruels, inhumains et dégradants, incompatibles avec les obligations qui incombent au Soudan en vertu du Pacte international relatif aux droits civils et politiques (PIDCP). Amnesty International est opposée en toutes circonstances à la peine de mort.
Sadia Idriss Fadul et Amouna Abdallah Daldoum ont été condamnés en vertu de l’article 146-a du Code pénal de 1991, qui dispose que toute personne reconnue coupable de relation sexuelle en dehors du mariage est passible d’une peine d’exécution par lapidation si elle est mariée (Muhsan) ou, dans le cas contraire (non-muhsan), d’une peine de 100 coups de fouet.
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