Le changement climatique s’emballe et deviendra bientôt incontrôlable.
Selon le dernier rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC - IPCC en anglais) [1], le premier organisme de surveillance du climat, le réchauffement global au cours du XXIe siècle sera compris entre 2 et 5° selon les scenarii. Il pourrait atteindre 8°, voire 11°, selon une équipe de chercheurs de l’université d’Oxford. Un changement radical pourrait survenir en une seule décennie. Cette éventualité est au centre des problèmes de sécurité aux USA. Le rapport pour le Pentagone « Le scénario d’un changement climatique brutal et ses implications pour la sécurité nationale des Etats-Unis » élaboré en 2003 par Peter Schwartz, consultant à la CIA, et Doug Randall, du réseau Global Business Network, prévoit des famines, des pandémies, des émeutes et des guerres civiles et inter-étatiques pour l’appropriation des dernières ressources naturelles.
« Le réchauffement global est proche du point de non-retour », avertit le président du GIEC, qui ajoute qu’« il n’y a plus une minute à perdre... c’est l’avenir de l’humanité qui est en jeu ». Onze des douze années les plus chaudes se situent au cours des douze dernières années, et 2007 pourrait battre tous les records de températures enregistrés. Selon James Hansen, directeur du Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la NASA à New York, « les températures actuelles sont dans la fourchette haute de celles qui prévalent depuis le début de l’Holocène, il y a 12 000 ans ». Il poursuit : « Si le réchauffement atteint au total deux ou trois degrés Celsius, nous verrons probablement des changements qui feront de la Terre une planète différente de celle que nous connaissons. (...) La dernière fois que la planète était aussi chaude au milieu du Pliocène, il y a environ trois millions d’années, le niveau des océans était environ de 25 mètres au-dessus de celui d’aujourd’hui, selon les estimations. » (Le Monde, 29 septembre 2006).
Le premier rapport de l’Observatoire national du réchauffement climatique (ONERC), paru en 2005, montre que le réchauffement est 50% plus important dans l’Hexagone que le réchauffement moyen global, ce qui devrait entraîner des « conséquences colossales » pour notre pays. La multiplication des phénomènes extrêmes apporterait « des changements profonds sur le mode de vie des Français ».
Nous n’avons subi jusqu’ici que les prémices des catastrophes environnementales qui devraient se produire à grande échelle : inondations rayant de la carte de nombreuses îles et certains pays, multiplication des cyclones, grosses pénuries d’eau potable, famines consécutives à une aggravation des sécheresses et de la désertification, diminution drastique de la biodiversité (au moins un quart des espèces animales terrestres et des plantes serait condamné à disparaître d’ici 2050), poussée vers le nord des maladies tropicales, pandémies... Selon le 4e rapport du GIEC (février 2007), ces événements conduiraient à la migration de centaines de millions de personnes dans le monde. Ces réfugiés climatiques viendront surtout des régions les plus pauvres et les plus vulnérables, comme les zones côtières (où vit la moitié de la population mondiale) et l’Afrique subsaharienne.
Le réchauffement climatique pourrait s’auto-alimenter, en raison de la libération des gaz à effet de serre emprisonnés dans le permafrost (sol des régions polaires gelé en permanence), les forêts tropicales et les sédiments des océans. Ainsi, depuis quatre ans, et pour la première fois depuis l’ère glaciaire, l’immense tourbière gelée sibérienne est en train de se transformer en marécages, relâchant des milliards de tonnes de méthane (CH4), un gaz à effet de serre vingt fois plus puissant que le CO2. Les actuels « puits de carbone » pourraient bientôt se transformer en sources, comme cela a été le cas du continent européen en 2003 : la croissance des forêts et des végétaux, qui absorbent le carbone atmosphérique, s’était interrompue en raison du manque d’eau. (Or, l’été 2003 sera considéré comme « frais » en 2050, selon un modélisateur de Météo France). De même, le réchauffement des eaux des océans - qui a atteint une profondeur de 3 km - réduit de plus en plus leur capacité d’absorption du CO2. Cet emballement pourrait faire sortir le réchauffement des fourchettes de prévision actuelles.
Sans le phénomène opposé « d’assombrissement global » (« global dimming »), observé depuis les années cinquante (de 1950 à 1985, le rayonnement solaire à la surface de la terre a diminué globalement de 8 à 30% - avec des disparités importantes selon les régions du monde) et qui s’inverserait depuis quelques années, le réchauffement climatique serait encore plus important.
Une humanité suicidaire, ou « La grande bouffe » du pétrole
Plutôt que de remettre en cause le mode de vie aberrant des sociétés développées, devenu le modèle désastreux des sociétés « en développement », les autorités continuent de rassurer le public en lui proposant des solutions illusoires et souvent très polluantes - comme les biocarburants et la voiture électrique - et dangereuses, comme le nucléaire dit « de la deuxième génération » (en réalité, une technologie ancienne et obsolète qui n’a jamais fonctionné). Alors qu’ aujourd’hui, seul un changement radical et immédiat de système économique, vers un modèle de « décroissance » , pourrait sauver la planète .
Pendant plusieurs décennies, nos gouvernants sont restés sourds aux avertissements de personnalités et d’associations écologistes, et de rapports alarmistes (comme « Halte à la croissance », le rapport Meadows...). Leur absence de volonté politique de réduire les gaspillages et les pollutions, due à leur crainte de perdre leurs sponsors (aux Etats-Unis, essentiellement des pétroliers) ou leur clientèle électorale, alliée à la désinformation des media « incorporés » au système, ont conduit à la catastrophe reconnue maintenant comme imminente par les climatologues les plus modérés. Ce comportement irresponsable permet aujourd’hui à des scientifiques éminents de l’Establishment de justifier le recours à des technologies d’apprentis sorciers.
Les technologies de modification du temps :
LE MARCHÉ PROMETTEUR DU XXe SIECLE ?
La « géoingénierie » est une nouvelle technologie, à l’origine étroitement liée au secteur militaire. Le physicien John von Neumann commença à travailler sur les manipulations climatiques juste après la seconde guerre mondiale. À la fin des années quarante, le Département de la Défense américain investit dans ce domaine dans le cadre d’une « guerre de l’ombre » contre l’Empire soviétique, pour provoquer notamment des sécheresses susceptibles d’anéantir ses récoltes. En 1967, le projet « Popeye » appliqué au VietNam réussit à prolonger la saison des moussons en ensemençant les nuages avec de l’iodure d’argent pour détruire les cultures de l’ennemi, empêcher le mouvement de ses troupes et leur ravitaillement le long de la piste Ho Chi Min.
A la même époque, on commençait d’utiliser la même technique dans le secteur agricole pour augmenter localement les précipitations. Depuis les années cinquante, les sociétés privées de modifications du temps se sont multipliées (parmi les plus anciennes aux Etats-Unis : Atmospherics Inc., créée en 1960, ou TRC North American Weather Consultants). Plus d’un millier de projets ont été déposés aux Etats-unis et dans d’autres pays du monde depuis plusieurs décennies.
Les Chinois, champions dans ce secteur, possèdent un Bureau de modification du Temps (dépendant de l’administration météorologique chinoise), dont la préoccupation actuelle est de garantir un temps idéal pour les Jeux Olympiques de Pékin en 2008. Quant au président russe Poutine, il se vante de préparer un soleil radieux lors de chaque grande manifestation officielle.`Selon l’Organisation météorologique mondiale (OMM), plus de cent projets de modification artificielle du temps sont mis en œuvre aujourd’hui par plusieurs dizaines de pays .
Mais ces manipulations climatiques semblent très anodines comparées à celles qui sont à l’étude au niveau planétaire. Les deux principales institutions impliquées dans ces programmes de géoingénierie sont le Lawrence Livermore National Laboratory et l’université de Stanford (Californie), dont Edward Teller, le père de la bombe H, considéré comme l’un des savants les plus brillants du XXe siècle, resta le directeur émérite jusqu’à sa récente disparition.
LA GÉOINGENIERIE GLOBALE,
OU LA MANIPULATION CLIMATIQUE A L’ÉCHELLE PLANETAIRE
« La politique actuelle sur le climat semble ne pas fonctionner. Nous ne disons pas que nous avons la baguette magique, mais c’est une situation désespérée et les gens devraient commencer à penser à des moyens non conventionnels. Des projets préventifs à grande échelle sont nécessaires ».
PR John Schellnhuber, responsable du principal groupe de scientifiques du climat britannique, cité in The Guardian 11 janvier 2004. C’est nous qui soulignons.
Les appels au recours aux technologies de modifications artificielles du climat se multiplient depuis plusieurs années. Ainsi, James Hansen estime que « Nous devons stabiliser les émissions de CO2 en moins de dix ans, sinon les températures augmenteront de plus de un degré. Elles seront plus élevées que celles que nous connaissons depuis cinq cent mille ans, et beaucoup de choses ne pourront plus être stoppées. Si nous voulons éviter cela, nous devons dès maintenant mettre en œuvre les nouvelles technologies (...) Il nous reste peu de temps pour agir » (c’est nous qui soulignons). Le PR Schellhuber pense que la géoingénierie offre des options beaucoup plus réalistes, plus efficaces et moins coûteuses que les mesures fixées par le protocole de Kyoto.
Dès 1997, dans un article du Wall Street Journal, Edward Teller, l’un des plus ardents défenseurs du projet « La guerre des étoiles » (et l’inspirateur du personnage du « Docteur Folamour » de Stanley Kubrick), préconisait d’utiliser les grands moyens pour refroidir la planète. Son « projet Manhattan pour la planète » consiste à créer autour de la terre un énorme bouclier chargé de détourner les rayons du soleil pour stabiliser le climat. Cet écran solaire géant coûterait moins d’un milliard de dollars par an - moins que les mesures imposées par le protocole de Kyoto. Selon les calculs de Teller, un million de tonnes de particules d’aluminium et de soufre feraient chuter l’insolation terrestre de 1%, contrebalançant ainsi l’effet de serre. Les climatologues russes de l’Institut du climat mondial et de l’Ecologie préconisent des mesures similaires.
Ces idées, déjà anciennes, ont été réactivées par les résultats d’études sur les conséquences de grosses éruptions volcaniques comme celles du El Chichon en 1982 : les particules de dioxyde de soufre (SO2) crachées par les volcans dans l’atmosphère font chuter significativement la température terrestre pendant quelques semaines, voire plusieurs années. Ainsi, l’éruption du Pinatubo (Indonésie, 1991) a fait baisser les températures au sol d’environ 0,5 °C en moyenne pendant plusieurs mois. Cela a correspondu en réalité à des refroidissements importants dans certaines régions, et des réchauffements dans d’autres, comme l’Europe du Nord. En 1992, l’Académie nationale des sciences américaines envisageait dans un article d’utiliser les avions de ligne pour combattre le réchauffement climatique (« Policy implications of Greenhouse Mitigation, Adaptation and the Science Base »).
L’utilisation de la géoingénierie est le moyen de permettre aux pays développés de ne rien changer à leur mode de vie . C’est ce que sous-entendait Colin Powell lors du Sommet sur le développement de 2002, au cours duquel il avait réitéré le refus des Etats-Unis de ratifier le protocole de Kyoto. Il avait alors révélé que les Etats-Unis étaient engagés « dans des actions pour satisfaire les défis environnementaux, y compris le changement climatique global, et pas seulement dans des rhétoriques » , précisant qu’ils avaient déjà « des milliards de dollars dans des technologies de pointe » beaucoup plus efficaces que les mesures préconisées par ce protocole [2]. Le Centre national américain des recherches atmosphériques estime, lui aussi, que le moyen le plus efficace de réduction du réchauffement global est l’épandage par des avions de composés d’aérosols (particules en suspension dans l’air) réfléchissant une partie des rayons solaires dans l’atmosphère.
Le marché de la géoingénierie est un marché très prometteur. D’autant que le rapport Stern (octobre 2006) commandité par le chancelier de l’Echiquier britannique, a annoncé une récession économique « d’une ampleur catastrophique » si rien n’était rapidement engagé à l’échelle planétaire contre l’effet de serre : le produit intérieur brut mondial (PIB) pourrait baisser de 5 à 20 % d’ici à 2100, entraînant un coût dépassant 5 500 milliards d’euros.
Roger Higman de Greenpeace, qui estime comme les autres spécialistes que « le changement climatique représente la plus grande menace environnementale que nous devons affronter », pense que les solutions technologiques ne doivent pas être utilisées comme excuse d’avoir failli dans la réduction des gaz à effet de serre .
Des expérimentations sont-elles déjà en cours ?
Depuis quelques années, une polémique sévit sur Internet, au sujet d’expérimentations secrètes qui seraient déjà menées depuis plus d’une décennie pour atténuer le réchauffement climatique. Les tenants de la théorie des manipulations du climat justifient leur point de vue par les observations à travers le monde, depuis une décennie environ, de longues traces blanches persistantes laissées par des avions quadrillant le ciel. Les autorités interrogées répondent que ces tracés ne sont que des « contrails » (abréviation anglaise pour « tracés de condensation ») correspondant à la vapeur d’eau émise par les avions à très haute altitude, qui se transforme en cristaux de glace à des altitudes où la température de l’air est inférieure à -40°C. Ils insistent également sur l’intensification croissante du trafic aérien. Les tenants de la théorie des « chemtrails » (« tracés chimiques ») leur rétorquent que les contrails disparaissent au bout de quelques minutes, alors que les « chemtrails » peuvent persister pendant des heures ; ils s’élargissent peu à peu pour former un voile laiteux, avant de se superposer et de se métamorphoser en nuages de plus en plus épais et foncés, qui finissent par former une chape de plomb au-dessus de nos têtes entre 24 et 36 h après ces épandages. Ils prétendent que de nombreux avions laissant des traces persistantes volent à des altitudes beaucoup trop basses pour que des contrails puissent se former, qu’ils volent souvent en dehors des couloirs aériens, et ont parfois des trajectoires anormales (comme des virages à 90°). En Amérique du Nord, des associations de lutte contre les « chemtrails », et quelques personnalités dénoncent vigoureusement ces pratiques et leur dangerosité, parfois avant de se rétracter, comme le sénateur américain démocrate de gauche Denis Kuccinich.
Que des expérimentations aient déjà commencé ou non, le grand battage médiatique sur le réchauffement climatique, qui s’intensifie depuis plusieurs années au niveau mondial pourrait préparer les esprits à l’inéluctabilité du recours à la géoingénierie. Ainsi, en mars 2005, le Sénat américain a voté en « fast track » une loi officialisant les manipulations climatiques (U.S. Senate Bill 517, et U.S. House Bill 2995).
Les risques de l’application de ces projets sur le système climatique et la santé des êtres vivants
Hervé le Treut, directeur de recherche au CNRS, craint que « les aérosols modifient notre monde », et rappelle qu’ils génèrent des pluies acides. Le système climatique est très complexe et très fragile ; Il fait intervenir notamment l’atmosphère, les océans, les continents et la biosphère, via des processus chimiques, biologiques et physiques. Le recours à l’injection d’aérosols perturberait « un phénomène naturel appelé oscillation arctique, ce qui provoquerait des réchauffements locaux en hiver dans certaines régions, le refroidissement se concentrant sur d’autres ». s’inquiète de son côté le climatologue Edouard Bard, PR au Collège de France, qui ajoute qu’avec « de tels dispositifs de géoingénierie globaux, ce n’est pas seulement l’atmosphère qui est en jeu, mais le système climatique dans son ensemble, c’est-à-dire un gigantesque jeu de dominos d’une grande complexité. Prévoir et évaluer les effets collatéraux à l’échelle mondiale requiert, avant tout, un travail scientifique considérable impliquant climatologues, océanographes, géologues, astronomes, biologistes, agronomes, etc. » (Le Monde du 30 octobre 2006). Ces manipulations ne sont soumises à aucune législation dans la plupart des pays.
Selon la NASA, le triméthylène d’aluminium et le baryum, métal qui a la propriété d’absorber le dioxyde de carbone (CO2), seraient parmi les produits chimiques les plus utilisés. La toxicité de l’aluminium est aujourd’hui reconnue comme facteur favorisant l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Henri Pezerat, éminent toxicologue, directeur de recherches au CNRS rapporte que plusieurs études épidémiologiques menées dans six pays différents ont toutes conclu « à une augmentation notable de l’incidence de la maladie d’Alzheimer en relation avec une concentration trop importante dans l’eau de boisson » (cette relation est niée par l’Institut de veille sanitaire qui refuse de prendre en compte les risques liés à ce métal lors du traitement des eaux).
Le baryum est un élément dangereux. Les sels de baryum pénètrent l’organisme par voie pulmonaire et orale. Les sels insolubles inhalés peuvent se déposer et s’accumuler dans les poumons à la suite d’une l’exposition à long terme. Les sels solubles dans l’eau et les acides sont très toxiques lorsqu’ils sont ingérés. Le baryum entraîne des arythmies, des troubles digestifs, une asthénie intense et une hypertension artérielle. Les analyses de baryum sont très délicates et coûteuses. Les tests effectués au Canada auraient révélé la présence de ce métal à des taux anormalement élevés dans l’eau de pluie.
D’une manière générale, l’augmentation des aérosols en suspension dans l’air, d’origines diverses, pourrait contribuer à la multiplication des cas de maladies respiratoires, d’allergies, d’irritations oculaires, de migraines, de symptômes grippaux sans fièvre, de pertes de mémoire et de confusion mentale, d’insomnies et de dépressions. Les symptômes dépressifs dus à la baisse de la luminosité sont de plus en plus soignés par la luminothérapie, pratiquée jusqu’ici dans les seuls pays nordiques en hiver.
LES APPLICATIONS MILITAIRES DE LA GEOINGENIERIE
Comme toutes les nouvelles technologies (biotechnologies, nanotechnologies...), la géoingénierie est étroitement liée au secteur militaire. Dès 1970, le conseiller à la sécurité de la Maison Blanche Zbigniew Brzezinski avait prévu dans son ouvrage « Entre deux âges » que « la technologie donnera aux dirigeants des principales puissances les moyens de conduire des guerres secrètes mobilisant un minimum de forces de sécurité ». Ainsi, « les techniques de modification du climat pourront être utilisées pour produire des périodes prolongées de sécheresse ou d’orage ». En 1977, alors que les Américains dépensaient 2,8 millions de dollars par an dans des recherches militaires sur les modifications climatiques, les Nations Unies votèrent la convention « ENMOD » qui interdit ces techniques à des fins « hostiles » (la France et la Chine ne font partie des quatre-vingt dix signataires) ;
Cependant, ni les Etats-Unis, qui ratifièrent le traité en 1978, ni l’Union soviétique n’ont jamais cessé leurs recherches, alors que d’autres pays comme la Chine les développaient à leur tour. Un rapport de 1996 commandité par l’Air Force montre que les Etats-Unis ont prévu d’avoir la contrôle total sur le temps en 2025 (« Le temps comme démultiplicateur de force : maîtriser les conditions météorologiques en 2025 ») [3]. Le PR Chossudovsky, de l’université d’Ottawa (Canada), affirme, dans une série d’articles parus sur son site, que le changement climatiques ne serait pas dû aux seuls gaz à effet de serre (GES), mais également aux manipulations effectuées par l’armée américaine à partir de sa base de Gacona (Alaska). Selon lui, il est en effet aisé de mettre sur le compte des seules GES les dégâts dus à ces expérimentations militaires clandestines. En février 1998, la commission des Affaires étrangères, de la sécurité et de la politique de défense du Parlement européen a tenu à Bruxelles une série d’auditions sur les effets néfastes possibles sur l’environnement des manipulations effectuées par ce centre. Elle a déploré le refus de l’administration américaine de répondre à ses questions, sans aller plus loin, afin d’éviter de créer des tensions avec Washington [4].
De leur côté, les Américains rendent régulièrement les Russes responsables de la multiplication des phénomènes extrêmes aux Etats-Unis, comme des ouragans de plus en plus dévastateurs [5] . En 1997, William S. Cohen, Secrétaire à la Défense américaine de William Clinton, a accusé certaines groupes de « s’adonner à un terrorisme de type écologique qui aurait pour but "d’altérer le climat", et même de "déclencher des tremblements de terre et des éruptions volcaniques à distance par le biais et l’utilisation d’ondes électromagnétique » [6]. Luc Mampey, chercheur au Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité (GRIP, Bruxelles) indique que le concept de « guerre environnementale » fait bien partie du langage et des manuels militaires.
S’il est difficile de prouver que ces technologies sont déjà utilisées aujourd’hui, que ce soit à des fins pacifiques ou militaires, le sujet fait l’objet de nombreux articles depuis les années quatre-vingt-dix dans les grands media étrangers, notamment anglo-saxons (CBS, CNN, le New York Times, The Guardian...) et russes (la Pravda, Novye Izvestia). Pour l’hebdomadaire américain Business Week, « une technologie capable de contrôler les conditions atmosphériques serait une puissante arme militaire et politique ». C’est seulement depuis 2006 la grande presse française se fait l’écho ces débats (Cf. par exemple « La météo comme arme de guerre » dans Courrier International). Et le mot « géoingénierie » n’a fait son apparition dans le quotidien « Le Monde » qu’en octobre 2006.
Joëlle PENOCHET copyright 2007
(Cet article comporte environ 29 500 signes)
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