Madame Roselyne BACHELOT déclarait récemment vouloir défendre la chirurgie publique et préconisait le développement de la chirurgie ambulatoire. Monsieur SARKOZY, dans ses réunions préélectorales affirmait ne pas vouloir toucher aux hôpitaux de proximité.
Or l’Agence Régionale d’Hospitalisation (ARH) de PACA, dont chacun sait qu’elle dépend comme toutes les ARH directement du ministère de la santé, vient de prendre une décision à l’opposé ! En effet, elle a refusé la proposition alternative de maintien d’une chirurgie ambulatoire à l’hôpital de Pertuis qui avait été faite par le Comité de Défense de l’hôpital. Cette proposition est pourtant soutenue par le personnel, les syndicats (une section CGT très active), la population et l’ensemble des élus locaux, appuyés par des membres du Conseil Général et par des membres du Conseil Régional (comme en atteste la lettre indignée de son président, Michel VAUZELLE). Elle repose également sur des propositions techniques et médicales appuyées par des travaux d’experts. Malgré cette unanimité, l’ARH a imposé la fermeture intégrale de ce service de chirurgie dés le 8 juillet alors que sa viabilité et sa nécessité ne sont par personne remises en cause. Nous avons affaire ici à un caporalisme décisionnel qui est une vraie caricature de démocratie sanitaire.
L’ARH d’Auvergne menace la chirurgie d’Ambert, un an après la maternité, Ambert pour qui la clause d’exception géographique était reconnue par tous !
L’ARH de Bretagne ferme la chirurgie de Quimperlé le 11 juillet et la maternité !, l’argument invoqué pour cette dernière étant l’impossibilité de maintien de son activité en l’absence de chirurgie...
Malheureusement, il y a fort à craindre, que pour les mêmes raisons, la maternité de Pertuis soit menacée dans les prochains mois.
Nous constatons donc une accélération des obstacles et des fermetures au nom d’une restructuration qu’on nous annonce comme plus sûre et plus rentable : cela rejoint le démantèlement de très nombreux sites hospitaliers de proximité dans toute la France ces dernières années, comme Cognac, Hennebont, Gérardmer et bien d’autres ! Cela annonce bien d’autres fermetures ou restrictions.
En plein mois de juillet alors que près de 30 % des lits hospitaliers sont fermés pour l’été occasionnant ainsi en particulier dans des régions touristiques, une suractivité, ce sont donc trois services de chirurgie de proximité qui sont bouleversés ou purement rayés de la carte.
L’accélération des restructurations hospitalières annoncées dés les premiers jours de son ministère par Madame BACHELOT ne s’est pas faite attendre !!!
Une nouvelle fois la pause estivale est propice à de telles manœuvres.
Une nouvelle fois, les considérations légitimes des populations concernées ne sont pas prises en compte.
Une nouvelle fois la notion d’aménagement équitable du territoire est bafouée.
Une nouvelle fois, la démocratie sanitaire et l’accès égalitaire à la prévention et aux soins, pour toutes et tous, sur tout notre territoire, sont dramatiquement réduits.
Quand donc va cesser cette terrible dégradation ?!
Le 16/07/2006
Michel ANTONY & André LACHARD