Parcelle ogm dans le parc naturel du Gâtinais
Fête de la biodiversité et rencontre avec des producteurs biologiques de l’Ile de France
Dimanche 12 août 2007 à partir de 15 heures - Ferme du Château - 2 rue de la Ferté Allais - 91720 Maisse
Une parcelle de maïs OGM a été localisée sur le canton de Milly-la-
Forêt, dans le parc naturel régional du Gâtinais. Le développement
des OGM en Ile-de-France signifierait la fin du bio et une grave
atteinte à la biodiversité.
Venez rencontrer ces paysans, qui dans le respect de l’environnement,
nous permettent d’avoir accès à des produits de qualité.
GATINAIS
OGM en plein parc régional : "dans la légalité"
NOUVELOBS.COM | 09.08.2007 | 17:33
La société Serasem affirme que les plans de maïs OGM cultivés à Milly-la-Forêt, dans l’enceinte du parc naturel régional du Gâtinais français, sont "des variétés autorisées en test". Le président du parc n’avait pas été prévenu.
La présence de maïs OGM en plein parc naturel régional du Gâtinais français est "légale", assure la société Serasem, à l’origine des tests. Son président, Philippe Hamelin a déclaré jeudi 9 août que les plans de maïs OGM cultivés à Milly-la-Forêt, dans l’Essonne, sont "des variétés autorisées en test".
Mercredi, le président du parc naturel régional (PNR) du Gâtinais français et des membres de l’association des Faucheurs volontaires ont exprimé leur inquiétude face à la présence d’une parcelle de maïs OGM dans l’enceinte même d’un parc célèbre pour ses ruches.
"Parfaitement contrôlés"
Les cultures d’OGM sont situées sur la ferme de Paly, à Milly-la-Forêt, où la société Serasem, détenue par l’union de coopératives Invivo, effectue des essais sur "3.000m2" dont "30% de maïs OGM", selon les chiffres communiqués par Philippe Hamelin.
Il ajoute que ces tests sont effectués "dans la légalité" et "parfaitement contrôlés". "On est des sélectionneurs de céréales. On se doit par rapport aux agriculteurs d’effectuer des tests."
Insecticide
Thierry Eraud, membre du collectif des Faucheurs volontaires d’Ile-de-France, a déclaré que les OGM cultivés sur la parcelle sont du maïs BT (produit insecticide).
"Nous allons réunir les membres de l’association pour voir les actions que nous allons mener", a indiqué Thierry Eraud, inquiet d’un risque de "contamination des pollens.
La parcelle, mesurant 0,15 hectare, "n’a pas pour but de nourrir des animaux", a-t-il affirmé.
Biodiversité
Jean-Jacques Boussaingault, président du PNR du Gâtinais Français, conseiller général du canton de Milly-la-Forêt et maire de Boigneville (UMP), a confirmé l’existence de cette parcelle. "On est là pour préserver la biodiversité, voire l’amplifier", a-t-il souligné, après une rencontre à Milly-la-Forêt avec les Faucheurs volontaires.
"C’est gênant, d’autant plus que l’on n’a pas été prévenu par la société Serasem", a déploré l’élu, qui a appris la présence de la parcelle "dans une mention au registre national des cultures", publié en juillet par le ministère de l’agriculture. "J’ai demandé des informations et à être reçu par la société", a-t-il ajouté.
Le ministère et la société privée Serasem ont décidé de cette implantation, qui n’émane pas de la volonté du parc.
MAÏS OGM AU PARC DU GATINAIS
"N’importe quel agriculteur peut faire de même"
NOUVELOBS.COM | 09.08.2007 | 19:59
Pourquoi avoir choisi le site du parc naturel du Gâtinais ?
Nous appartenons au groupe Invivo. Nous sommes une société de recherche et de sélection végétales, et réunissons 18 coopératives. Notre rôle est de réaliser des essais, principalement sur le blé, afin de conseiller les agriculteurs. Dans ce cas présent, ils sont organisés sur une ferme de Milly-la-Forêt. Sur 3.000 m² de parcelle cultivée, 30% sont une variété d’OGM, le BT 810, parfaitement autorisée. Nous voulons étudier son comportement en plein champ, dans des conditions réelles et comparer cette culture à la variété non-OGM, cultivée à ses côtés. Puis nous pourrons présenter nos conclusions aux agriculteurs, qui seront ainsi mieux informés. Nous voulons notamment observer l’effet de ce maïs BT sur l’insecte lapyrale. Nous essayons également d’observer la qualité sanitaire des grains. Il parait qu’ils produisent moins de toxines naturelles. Nous voulons le vérifier. Nous disposons d’autres sites dans le sud-ouest, mais nous avions besoin d’un lieu où nous disposions d’ingénieurs compétents. La ferme de Milly-la-Forêt est un centre de sélection de blé où travaillent des ingénieurs compétents en la matière.
Une culture de maïs OGM BT peut-elle menacer la flore alentour ? Qui contrôle ces parcelles et ses effets sur l’environnement ?
Nous, on a pris toutes les précautions. On sait qu’il n’y a aucune autre culture de maïs à moins de 2 km. Nous sommes au dessus des normes légales. Cette parcelle est isolée. Il existe déjà entre 15.000 et 20.000 de ce maïs OGM en France. Il existe également de nombreuses plantations en Espagne. Ce type de maïs OGM est déjà autorisé sur le sol français. Nous respectons parfaitement la loi. Aucun observateur extérieur n’intervient. Si un agriculteur souhaite planter ce maïs, il en a tout a fait le droit, il doit juste s’inscrire sur le registre. Nous, nous sommes juste là pour les conseiller.
Le Parc du Gâtinais regrette de ne pas avoir été mis au courant... Comment s’est déroulée la communication autour de l’implantation de cette parcelle ?
Le maïs a été planté autour du 15 avril, pendant la période de la semence. Nous avons effectués toutes les démarches légales auparavant. Nous nous sommes inscrits à la protection des végétaux et au Ministère de l’agriculture. L’information est transparente. C’est une information banale, n’importe quel agriculteur peut faire de même. Il n’y a pas de danger, tout est parfaitement légal et autorisé. Nous n’avions pas l’obligation d’informer le parc.
Propos recueillis par Alain Roux
(le jeudi 9 août 2007)
Milly-la-Forêt- le Parisien 10 août
C’est la fin d’une énigme. Hier, le voile a enfin été levé sur le premier champ de maïs transgénique cultivé dans l’Essonne. Son mystérieux cultivateur s’est déplacé en personne pour tenter d’éteindre la polémique.
Dès mercredi soir, le collectif des Faucheurs volontaires d’Ile-de-France annonçait avoir localisé précisément la parcelle d’OGM dans la commune de Milly-la-Forêt.
Tout a démarré en juillet, avec la publication par le ministère de l’Agriculture du registre national des cultures portant mention d’un mystérieux champ de 0,15 ha de maïs transgénique dans le canton de Milly-la-Forêt, sans plus de précisions topographiques... Samedi dernier, une quinzaine de membres du collectif des Faucheurs volontaires ont sillonné le secteur, inspecté les champs et procédé à des tests afin de localiser la parcelle. En vain. Le sujet est d’autant plus sensible que les OGM poussent dans le périmètre du parc naturel régional (PNR) du Gâtinais français, un site protégé couvrant le sud de l’Essonne et de la Seine-et-Marne, et dont fait partie Milly-la-Forêt.
L’enquête a porté ses fruits mercredi. « Des informations concordantes nous ont mis sur la bonne piste. Nous avons effectué deux tests, il n’y a aucun doute », explique Michel Cogan, du collectif des Faucheurs volontaires. La parcelle est située sur le lieu-dit du Paly, dans une ferme d’expérimentation appartenant à la société Serasem (lire ci-contre) .
Hier, pour le symbole, Michel Cogan a juste arraché un plant de maïs du champ incriminé, sous l’oeil réprobateur de Jean-Jacques Boussaingault, président du PNR, conseiller général du canton de Milly-la-Forêt et maire (UMP) de Boigneville. « Le plus préoccupant dans cette région n’est pas la transmission vers d’autres champs de maïs, mais les abeilles, qui sont très nombreuses dans le PNR du Gâtinais, souligne le faucheur volontaire. Quand elles viendront butiner, elles rapporteront du pollen transgénique et le miel sera OGM. »
Les apiculteurs, mais aussi les agriculteurs des environs ne cachent pas leur inquiétude. « Ce n’est pas normal de ne pas prévenir, juge Pascal Marien, qui gère avec ses frères la ferme familiale, à quelques centaines de mètres du champ OGM. On dirait qu’ils font ça en cachette... Nous, on est plutôt contre, autant pour des questions sanitaires que pour l’aspect financier. Les semenciers qui sortent ces OGM vendront aussi les insecticides quand ils seront devenus résistants. Et l’agriculteur, lui, il sera coincé. » Le collectif des Faucheurs, s’il exclut pour l’heure un arrachage sauvage et massif, annonce une action ce week-end, sans toutefois en dire plus.