Photo-voltaïque, ou thermique, l’énergie solaire cartonne partout dans le monde, sauf en France.
Pourtant, je suis à l’origine, avec deux autres militants (M.Djeliska, et T.Girardot) de la création de la première centrale photovoltaïque reliée au réseau en France.
C’était en 1992, et notre but était de faire un peu d’ombre à la centrale de Creys Malville, et d’agacer les partisans du nucléaire.
Nous avons rencontré Max Schneider, un élu Genevois, qui avait à l’époque lancé un concept quasi révolutionnaire : il vendait des petites voitures sans permis, avec la station solaire qui rechargeait les batteries de la voiture.
La centrale solaire dont nous mîmes le projet au point grâce à lui faisait une douzaine de m2, et elle était complétée par un onduleur, ce qui permettait de produire du courant compatible avec le réseau EDF, et d’éviter de stocker l’énergie dans des batteries, ce qui comme chacun sait est très polluant. Notre projet coûtait environ 100 000 francs, dont nous n’avions pas le moindre centimes. Nous avons donc réalisé une plaquette d’information, et proposé à un réseau de militants antinucléaires, d’acquérir des parts indivisibles de cette centrale.
En quelques semaines, nous avions la somme espérée, et quelques mois après, nous inaugurions la première centrale photovoltaïque reliée au réseau.
Cette inauguration s’était faite en présence de la presse parlée, écrite et audio-visuelle.
Comme le compteur de la centrale pouvait tourner dans les deux sens, lorsque l’utilisateur ne consommait pas l’énergie produite, celle-ci était renvoyée automatiquement sur le réseau.
Au grand dam d’EDF qui était donc obligée de racheter cette énergie au même prix qu’elle vendait la sienne.
Nous avons eu droit à un proces au niveau européen, et nous avons gagné. De plus, pour encourager cette production d’énergie propre, le prix du kilowatt solaire a été fixé plus haut que celui du kilowatt nucléaire.
Cette installation qui existe toujours est à L’Huis, dans l’Ain. Cette commune se trouve de l’autre côté du Rhone, chez un militant anti-nucléaire, G.David, à quelques km de Malville. Nous l’avions appelée « Phébus », et plus tard nous avons du la débaptiser en Hespul (Phébus étant déjà pris).
A la suite de notre action, une société s’est crée et a commencé a proposer ce type d’installation à qui le voulait, à des prix très intéressants, car le gouvernement socialiste de l’époque avait multiplié les subventions rendant l’accès au photovoltaïque plus facile.
Malheureusement aujourd’hui, ces subventions n’existent pratiquement plus, et les réductions d’impots qui les ont remplacées se sont réduites comme peau de chagrin.
Celà montre, s’il fallait encore le démontrer, le peu d’intérêt que représente pour le gouvernement actuel ce genre d’énergie.
Bien sur, il est évident qu’en terme de prix, de rendement, ce n’est pas une énergie compétitive. Mais lorsque l’on compare les prix, il ne faut pas en rester au simple prix du kilowatt, et s’interroger sur les répercutions sur la santé. Quel est le prix d’un cancer ?
Iil faut aussi comparer la durée de vie de la centrale photovoltaïque, avec celui de la durée de vie d’une centrale nucléaire. (30 ans).
Au bout de 30 ans, pour le photovoltaïque, on peut assister à un léger ternissement du verre, ce qui diminue un peu le rendement.
Quand aux déchets, cette installation est recyclable (aluminium, verre, et composants électroniques).
On ne peut pas en dire autant pour le nucléaire.
Croyez-vous qu’il va en sera question lors du « Grenelle de l’environnement » ? Personnellement j’en doute, et j’espère de tout cœur me tromper.
olivier cabanel
Création de l'article : 22 août 2007
Dernière mise à jour : 22 août 2007
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