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Cri d’exil d’un artiste en double peine |
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30 septembre 2007 - 14h00
Toulouse, Haute Garonne
Les être humains naissent-ils libres et égaux en dignité et en droit ?
Témoignage : Ben Jean Valjean* franchit clandestinement la frontière française en 1960. Nu. Sans papier. La sage femme lui tapote les fesses et il se mets à crier : Je suis en France ! Né en France ! Cri de victoire d’un clandestin chanceux d’être parvenu à entrer en France à travers le conduit matriciel de sa génitrice et d’avoir profité pendant trente ans de ce pays des Droits de l’Homme.
Ben Jean Valjean doit s’estimer chanceux d’avoir ainsi profité des écoles françaises où il reçut sa première leçon de racisme. Où il apprit à étouffer ses premiers cris d’arabe en colère. A baisser les yeux. A s’excuser de vivre. A dissimuler le sentiment coupable de se sentir étranger, à détester cet étranger, à en vouloir à ses parents de ne pas mettre assez de lait dans la soupe pour qu’il devienne blanc. A ne pas aimer sa peau basanée. A être mal dans sa peau. A se sentir extra terrestre, imposteur, suspect potentiel, criminel. Et il l’est devenu...
Ben Jean Valjean suit une scolarité normale jusqu’à l’obtention du BEPC en 1976. Il entre sur concours à l’Académie des Beaux-arts de Valenciennes contre le gré de ses parents et n’y reste qu’une année en raison de son indigence. Renonçant malgré lui et contre son aspiration la plus profonde aux études, il se retrouve fragilisé psychologiquement et soumis au vent mauvais d’une vie sans repère, livré à toutes les folies : Drogue, violence...Rideau. Prison. Il a 21 ans.
Durant ses huit années effectives d’incarcération, il tente progressivement de remonter la pente. La charge électrique des remords le pousse à se remettre profondément en question et à entreprendre une auto-thérapie. Il s’assigne le devoir de reprendre le dessin et de peindre, ravivant ainsi sa passion première.
Des expositions de ses travaux artistiques sont organisées à partir de la prison. Il lit un certain nombre d’ouvrages sur la psychologique et le mieux être et entretient une correspondance avec des spécialistes dont l’éminent psychanalyste Gérard Bonnet et la sociologue Maryse Vaillant. Il rédige un premier roman autobiographique paru aux éditions L’Harmattan sous son vrai nom. Il bénéficiera de plusieurs permissions de sortir de prison jusqu’à la date d’expiration de sa carte de résidence qui ne sera évidemment pas renouvelée.
Par arrêté ministériel, il est expulsé en Algérie (1990), pays où il n’a JAMAIS mis les pieds auparavant. Il se résigne d’abord à ce châtiment cruel, affaissé par le poids de la culpabilité mais persuadé qu’à l’issue de cinq ans, délai à partir duquel il peut entreprendre une démarche juridique, il va recouvrer ses droits de sol et revenir légalement dans son pays de naissance et de culture. En attendant, il continue de peindre et dispense des cours de peinture pour assurer sa subsistance quotidienne. Ce qui lui sera reproché par le Préfet de Toulouse : ..."Vu que vous avez développé une vie personnelle et professionnelle hors du territoire français". (sic !)
Voilà dix huit ans que Ben Jean Valjean est toujours maintenu aux bans en dépit du fait que ses attaches familiales soient en France et que depuis l’an 2000 il vit maritalement avec une française de souche, union de laquelle est née une fille, également française.
Ben Jean Valjean a besoin de votre soutien.
Il a besoin du soutien de personnes qui luttent :
- CONTRE LES PREJUGES (ils entraînent de facto l’arbitraire et l’injustice)
- POUR L’APPLICATION JUSTE DE LA LOI ET LE RESPECT DE L’ETRE HUMAIN conformément à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme dont la France est signataire.
* Ben Jean Valjean (Pseudo)
Artiste peintre et écrivain.
Mieux le connaître et le contacter ici : http://www.banni-art.net
Un nouvel ouvrage de l’auteur intitulé "CRI D’EXIL" vient d’être édité par L’Harmattan. Il sera disponible dans les prochains jours.
- Cri d’exil
RENDEZ-VOUS AU TRIBUNAL ADMINISTRATIF DE TOULOUSE
qui va statuer de nouveau sur son affaire.
Audience du Jeudi 20 septembre 2007 à 14 heures
N’oubliez pas ceci :
lutter pour le triomphe des Droits de l’Homme
nécessite d’abolir ses propres préjugés.
Merci de publier ce texte et/ou de le transmettre à vos amis de lutte.
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