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Sans-logis en action pour un logement ! |
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11 nuits sur le trottoir, place de la Bourse 75002 Paris
Depuis mercredi 3 octobre, des femmes, des hommes et des enfants sans-logis, pourtant titulaire d’un titre de séjour ou encore de nationalité française, effectuant des emplois les plus durs et les plus mal payés, ont engagé une lutte emblématique pour obtenir un vrai logement. Chaque nuit, 120 à 170 familles occupent les trottoirs devant le 24 rue de la Banque, face à la Bourse. Malgré la répression et le harcèlement policier, toutes et tous, ensemble et uni-es, nous résistons avec elles pour exiger un logement pour chacune.
Petite chronologie :
Mercredi 3 octobre, les sans-logis se rassemblent pour une action lors de la journée internationale contre la spéculation immobilière. A 7h du matin, les familles sont raflées par les CRS, métro Riquet. Les tentes et les sacs de couchages sont confisqué-es. 62 personnes, pères de famille et militants sont embarqués. Le soir, des tentes sont installées. 139 personnes passent la 1ère nuit.
Jeudi soir, 111 tentes sont installées et 200 personnes passent la nuit.
Vendredi 4h45, dans la nuit. Les gardes mobiles piétinent les tentes, arrachent de leur sommeil, femmes et enfants, confisquent tentes et literie, embarquent une partie des familles vers un foyer d’urgence et poussent les autres dans le métro. Quelques minutes plus tard, toutes et tous sont à nouveau réuni-es rue de la banque et décident de poursuivre le mouvement.
Samedi, dimanche, lundi, mardi : campement à la belle étoile. Beaucoup dorment sur les chaises, des médecins passent. Dimanche soir 4 tentes font à nouveau surface... puis 98 sur les trottoirs.
Mercredi 10 octobre, 5h30 matin : les gardes mobiles recommencent leur triste besogne et les familles déterminées se réinstallent sur des bâches et des couvertures.
Jeudi 11 octobre, date anniversaire de l’ordonnance de réquisition de 1945. Vers 16h, les gardes mobiles arrachent les bâches et le reste de matériel de couchage des familles, blessent 5 mères et arrêtent 4 militants, relâchés dans la soirée. La brutalité se transforme en violence.
Vendredi, samedi : le siège policier se renforce, interdiction d’installer bâches, matelas, sacs de couchage, couvertures et tentes. Les mères sont toujours là. 140 familles ont passé la nuit sur le trottoir, à l’angle de la rue de la Banque et de la place de la Bourse.
Samedi à 7h les gardes mobiles ont levé le camp. Dimanche, pas un garde en vue.
Samedi : Arrivée des militants de la marche pour exiger un moratoire sur les OGM.
Nous sommes arrivés de la place de l’Hôtel de Ville de Paris en passant par Beaubourg, la rue Saint Denis, évidemment..., nombreux. D’abord notre petit groupe puis de plus en plus. Nous avons installé nos drapeaux Faucheurs Volontaires et discuté avec Jérôme qui est sur place depuis une bonne semaine déjà. Les militants sont exténués, les yeux cernés, grosse fatigue. Les familles installées sur des couvertures, des duvets, des cartons en guise de matelas, quelques bâches. Elles et eux aussi ont petite mine. Des enfants, des petits et des grands qui jouent. Il faut préparer un rassemblement qui a lieu là, devant le Dal. L’immeuble que le Dal s’est réquisitionné et qui lui appartient maintenant est une ancienne banque, sur plusieurs étages. En face l’Afp... Je vous raconterais plus tard cette histoire. Nous participons et continuons à hurler et chanter des slogans. Quelques prises de paroles pour expliquer la situation qui n’est pas bien brillante. Nous avons décidé de dormir avec les familles sur le trottoir. Nous installons nos duvets sur des cartons et autres trouvailles sur le trottoir d’en face de la rue de la Banque. L’ambiance est chaleureuse, on fait connaissance, on discute. Pas facile de dormir, les bagnoles passent sans cesse et toute la nuit sur la rue de la Bourse, entre deux feux. Des voitures, des motos, des scooters, et des vélosvélibs. En face de notre rue, il y a la Bourse. Je ne sais pas à quoi servent ces bâtiments avec ces grandes colonnes grises. C’est horrible, gris et cela représente le fric. Je me suis quand même amusée à taguer une colonne publicitaire qui osait parler de l’accueil des artistes étranger... quel culot ! 1ère nuit étrange et sympa, nous sommes nombreux en soutien et très contents de nous retrouver là.
Dimanche : Toute la journée, nous faisons connaissance, les uns les autres, nous visitons les locaux du Dal, nous partageons la journée ensemble. Quelques flics ou rg passent en voiture, pas discrets et curieux. Ils comptent... les gens. Beaucoup de chez nous repartent. Cécile, Yasmine et Matéo arrivent du Larzac, c’est cool. L’ambiance est sympa, on ne comprend pas l’absence des flics, mais c’est tant mieux. Les gens se reposent et les voitures passent.
Lundi : Il y a une bonne équipe de soutien. L’organisation est très particulière, c’est un peu comme ça vient, un peu comme la marche. Ya pas vraiment de coordination, mais ça roule. Je décide de m’occuper des poubelles, ça me détend et c’est joli pour les yeux et pour mon moral. Je commence à rencontrer les gens de plus près, les enfants s’ennuient et il y a peu d’espace pour eux. Certains d’eux dorment avec leur maman dehors. C’est pas marrant et cela me touche beaucoup. J’ai passé le stad de la colère, je passe au stad de l’action. Ils et elles sont adorables, pour la plupart black ou beurs. Je me dis, il faudrait, il faudrait, ... il faudrait tout simplement des appartements, des maisons, des logements !!! 3ème nuit dans le bruit de la ville. Je vois quand même quelques étoiles !!! on peut respirer !
Mardi : C’est le jour du rassemblement. Il est 17h, dans une heure beaucoup seront là. Des gens de la culture... et des politiques peut-être. Ce matin, le sieur Krivine est passé. Une toute petite armada de bleus marine s’est placée pour, comme ils disent, nous protéger, on se demande bien de quoi ? de la pluie peut-être... Dans la rue, so so solidarité avec les mals logés. Voilà, je vous raconte la suite bientôt. Amitiés à toutes et à tous. Maya
Maya
Création de l'article : 16 octobre 2007
Dernière mise à jour : 16 octobre 2007
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