Global Research, Par Jeffery M. Smith, le 8 novembre 2007
Les aliments génétiquement modifiés (GM) sont dangereux par nature, et les contrôles sécuritaires actuels sont incapables de nous protéger ou même d’identifier la plupart de leurs dangers. Des indices accablants à l’appui de cette conclusion sont désormais compilés dans le livre Genetic Roulette : The documented health risks of genetically engineered foods (La roulette [russe] génétique : Documentation des risques pour la santé des aliments GM), qui présente une profusion de résultats défavorables et de risques théoriques liés à la nourriture OGM. [1]
Ce livre documente les animaux de laboratoire avec des dommages dans pratiquement tous leurs systèmes biologiques examinés ; malades par milliers, stériles, ou le bétail mort ; et les gens du monde entier qui ont montré des réactions allergiques ou toxiques à l’ingestion de produits GM, à la respiration de pollen d’OGM, ou en touchant les récoltes des cultures d’OGM. Il expose aussi les nombreuses hypothèses erronées qui ont été utilisés à l’appui de l’approbation des OGM. Cet article, extrait de mon livre, résume certaines des conclusions relatives aux réactions immunitaires et allergiques.
Soja génétiquement modifié et allergies
Les allergies au soja ont bondi de 50% au Royaume-Uni, juste après l’introduction du soja GM [2]. Si ce soja en était la cause, cela peut être dû à plusieurs choses. Les protéines génétiquement modifiées qui rendent le Soja Roundup Ready résistant à l’herbicide, font qu’il n’a pas d’historique d’utilisation sans danger pour l’homme, et qu’elles peuvent être allergènes. En fait, des sections de sa séquence d’acides aminés sont identiques à des allergènes connus. [3]
Pendant l’ingestion de soja GM, une partie du transgène [4], ainsi que le promoteur [5] qui le met en action, se transfèrent dans les bactéries de la flore gastro-intestinales. [6] Le fait que les bactéries transformées survivent aux actions de l’ingrédient actif du Roundup , le glyphosate, suggère que le transgène [intégré aux bactéries] continue à produire des protéines de Roundup Ready . Si cela est vrai, alors longtemps après que les gens ont cessé de manger du soja GM ils peuvent être exposés en permanence à ses protéines potentiellement allergènes, qui sont créées au sein de leurs intestins. (Il se peut que cette protéine puisse être rendue plus allergène en raison du mauvais repliement, des chaînes moléculaires attachées, ou du remaniement des transgènes instables, mais il n’y a pas de données suffisantes pour appuyer ou infirmer cette possibilité. [1])
Des études suggèrent que le processus de transformation du génie génétique puissent augmenter les allergènes naturels du soja. Le niveau d’un allergène connu, l’inhibiteur de la trypsine [7], était 27% plus haut dans les variétés de soja GM cru. Plus inquiétant encore, il était sept fois plus élevé dans le soja GM cuit que dans le soja GM cru. [8] Non seulement cette plus grande quantité est potentiellement dangereuse, mais le résultat suggère aussi que l’inhibiteur de la trypsine pourraient être plus stable dans le soja GM chauffé et, donc, encore plus allergénique que dans la variété naturelle. [9]
Il est aussi possible que les changements dans l’ADN du soja GM puissent produire de nouveaux allergènes. Bien qu’il n’y ait jamais eu d’analyse exhaustive des protéines ou des produits naturels dans le soja GM, des changements imprévus dans l’ADN ont été découverts. Une section d’ADN de soja muté a été retrouvé près du transgène, ce qui peut contribuer à certains effets imprévus. En outre, entre cet ADN brouillé et le transgène, il y a un fragment de transgène supplémentaire, non découvert des années après que le soja soit sur le marché. [10] L’ARN produit est complètement inattendu. Il combine des matériaux provenant de trois éléments : de la pleine longueur du transgène, de fragments du transgène, et de séquences d’ADN muté. Cet ARN est ensuite transformé en quatre variantes différentes [11], qui pourraient conduire à la production de quelques allergènes inconnus.
Une autre étude a confirmé que le soja GM contient une protéine allergénique d’immunoglobuliine agglutinante ne se trouvant pas dans le soja naturel examiné, et que l’un des huit sujets qui a manifesté des réactions allergiques de piqûres de la peau au soja GM n’avait aucune réaction au soja naturel. [12] Bien que la taille de la population de test soit petite, le fait que certaines personnes réagissent seulement aux soja GM est énorme.
L’augmentation des résidus d’herbicide Roundup dans le soja GM pourrait contribuer à la montée des allergies. [13] En fait, les symptômes identifiés dans l’étude des allergies au soja du Royaume-Uni sont parmi ceux qui sont en rapport avec l’exposition au glyphosate. L’étude des allergies a identifié le syndrome du côlon irritable, des problèmes de digestion, de la fatigue chronique, des maux de tête, de la léthargie, et des maladies de peau, notamment de l’acné et de eczéma. (2)
Les symptômes de l’exposition au glyphosate comportent des nausées, des maux de tête, de la léthargie, des éruptions cutanées, et des brûlures ou des démangeaisons de la peau. [14] Il est également possible que les produits de décomposition du glyphosate, AMPA, qui s’accumulent dans le soja GM [15] [16] puissent contribuer aux allergies.
Enfin, les souris nourries au soja GM ont des niveaux réduits d’enzymes pancréatiques. [17] [18] Quand les enzymes de digestion des protéines sont supprimées, les protéines peuvent tenir plus longtemps dans l’intestin, ce qui laisse plus de temps pour qu’une réaction allergique se produise. Toute réduction de la digestion des protéines peut donc favoriser des réactions allergiques pour une large gamme de protéines, et non pas seulement pour le soja GM.
La toxine Bt déclenche une réaction immunitaire
La toxine Bt est systématiquement associée à une réaction immunitaire de type allergique. Bien que les conséquences imprévues des transformations du processus de génie génétique puissent aussi contribuer aux réactions allergiques aux cultures Bt, il semble que la toxine Bt est elle-même un facteur majeur. Les protéines Bt trouvées actuellement dans la plupart des variétés de maïs Bt enregistrées ne passerait pas le protocole de test d’allergie décrit dans le rapport de la FAO et de l’OMS de 2001 [19], parce que leurs acides aminés contiennent des sections identiques à celles d’allergènes connus [20] et qu’elles sont trop stables dans les solutions digestives artificielles. [21], [22]
Par ailleurs, des réactions immunitaires sont déclenchées à la fois par la toxine Bt naturelle en pulvérisation et par les cultures Bt. Toutefois, la concentration de toxine Bt dans les cultures peut être des milliers de fois plus grande que celle des pulvérisations ; [23] et les changements dans la structure de ses protéines rendent la version en culture plus susceptible de provoquer des réactions chez les humaines. [24] [25]
Preuves supplémentaires :
Quand les populations sont exposées aux pulvérisations de Bt, des centaines se plaignent de réactions allergiques ; les employés agricoles exposés exhibent aussi des réactions d’anticorps. [26] [27] [28] [29] [30]
Les employés agricoles indien exposés au coton Bt développent des réactions allergique modérées ou sévères. [31]
Les souris nourries de toxine Bt nourris ont une forte réaction immunitaire et une réactivité accrue aux autres substances. [32] [33] [34]
Les rats mâles nourris de maïs Bt MON 863 avait une importante augmentation du nombre des trois types de cellules sanguines liées au système immunitaire : basophiles, lymphocytes, et ensemble des globules blancs. [35]
Des milliers de consommateurs se plaignaient aux fabricants de produits alimentaires au sujet de possibles réactions au maïs StarLink, [36] et un groupe d’experts a déterminé que sa protéine Bt présentait un « risque moyen » d’être un allergène humain. [37]
La cohérence entre les réactions liées aux pulvérisations de Bt et celles rapportées par les travailleurs du coton Bt est étonnante. La pulvérisation de Bt a été associée aux éternuements, à l’écoulement nasal, au larmoiement, à l’irritation et à l’inflammation de la peau, aux éruptions cutanées, aux démangeaisons et aux brûlures, au gonflement, à la peau et aux yeux rouges, aux exacerbations de l’asthme, au gonflement du visage, et à la fièvre. Certaines personnes ont dû être hospitalisées. [23] [24]) Les travailleurs indiens du coton ont signalé des éternuements, de l’écoulement nasal, du larmoiement, des éruptions cutanées, des démangeaisons et des brûlures, la peau et les yeux rouges, le gonflement du visage, et la fièvre. Certaines personnes ont dû être hospitalisées. [28] Les deux listes sont presque identiques, seules les « exacerbations de l’asthme » étaient sur la liste de pulvérisation et pas sur l’autre.
L’asthme et les difficultés respiratoires ont été signalés par les Philippins qui ont inhalé du pollen de maïs Bt. [38] Ils ont aussi décrit des gonflement du visage, des syndromes pseudo-grippaux, de la fièvre et des éternuements. Certaines personnes en Inde et aux Philippines ont également signalé des effets à long terme après l’exposition. Cependant, la liste de symptômes des Philippines ne contient pas certains cas rapportés par les deux autres groupes. Il s’agit notamment de la toux, des maux de tête, des maux d’estomac, des étourdissements, de la diarrhée, des vomissements, de la faiblesse, et des engourdissements. [39]
Toxicité et reproductibilité des problèmes
De plus, il existe des preuves concluantes de la toxicité de la nourriture GM et de la reproductibilité de ses effets. Des moutons qui paissaient sur des plants de coton Bt en Inde, par exemple, exhibaient un écoulement nasal, des lésions rougeâtre et érosives de la bouche, de la toux, du ballonnement, de la diarrhée, et parfois des urines de couleur rouge. Des bergers signalent que 25% de leurs troupeaux sont morts en 5 à 7 jours. Les autopsies de quelques-uns, sur l’estimation de 10.000 moutons morts dans la région, ont indiqué des réactions toxiques. [40] Les rats nourris au maïs Bt ont montré sa toxicité pour le foie et les reins. [41] Et les éleveurs relient le maïs Bt à la mort des vaches, [42] des buffles, des chevaux et des poulets, [36] ainsi qu’à la stérilité de milliers de porcs et de vaches. (1) Les études sur l’alimentation animale au soja Roundup Ready ont indiqué qu’il était toxique pour le foie, [43] modifiait les spermatozoïdes, [44] faisait des changements importants dans le développement embryonnaire, [45] et multipliait par cinq la mortalité infantile, entre autres. [46]
Notre compréhension de l’ADN a progressé rapidement depuis que le génie génétique est appliqué aux cultures vivrières, et de nombreuses hypothèses essentielles à la sécurité se sont révélées fausses. Un jour peut-être, les scientifiques seront capables de modifier de manière sûre et prévisible les cultures vivrières au profit de l’humanité et de l’environnement.
Jusque-là, il est irresponsable de risquer la santé de l’ensemble de la population pour cette science dans l’enfance et de libérer ces cultures dans l’écosystème où elles peuvent se propager elles-mêmes pendant des générations. L’interdiction immédiate des aliments et des cultures GM est plus que justifiée.
Jeffrey M. Smith est directeur exécutif de Institute for Responsible Technology (Institut pour une technologie responsable). Son premier livre était Seeds of Deception (Graines de tromperies). Son dernier livre, Genetic Roulette , est récemment publié par Oui ! Books ( www.geneticroulette.com ). Smith est producteur de la vidéo Hidden Dangers in Kids’ Meals (Dangers cachés dans le repas des enfants) et il rédige une rubrique publiée internationalement dans plusieurs journaux Spilling the Beans (Vendre la mêche sur les haricots). E-mail :
Original : http://www.globalresearch.ca/index.php?context=va&aid=7277
Traduction approximative de Pétrus Lombard pour Alter Info
Source : http://www.alterinfo.net