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blog du campement rue de la banque |
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quelques nouvelles de la lutte pour les mal-logés, rue de la banque paris2. Le blog du campement est tenu journellement par Fofana, un campeur délégué des familles
MARDI 13 NOVEMBRE 2007
Les bâches sont toujours là. Les familles sont motivées pour lutter jusqu’au bout. La manifestation nous a fait beaucoup de bien. Malgré le froid la pluie, 2.500 personnes ont fait le déplacement. Depuis, personne ne nous a contactés mais nous ne resterons pas les bras croisés, l’action va se poursuivre.
Ca va payer tôt ou tard, même si les policiers restent. Ils ont l’air calme, mais ça peut dégénérer à tout moment. Si quelqu’un sort une couverture, ils se précipitent dessus. Nous continuons à dormir dehors et je suis bien enrhumé.
Nous sommes des travailleurs, qui voulons simplement obtenir un logement décent. Ce n’est pas possible, notamment à cause du racisme. Chaque fois que j’appelle pour répondre à une annonce, le logement est pris. Je m’appelle Fofana, j’ai un accent africain, donc je ne peux pas devenir locataire.
Le gouvernement doit comprendre que des gens souffrent parce qu’ils n’ont pas les mêmes moyens ou les mêmes chances que d’autres. L’État ne doit plus enrichir les marchands de sommeil et prendre exemple sur d’autres pays européens. Le Royaume-Uni a arrêté d’aider à la location de chambres d’hôtels, pour louer des logements privés via des associations agréées. Les associations constituent les dossiers, apportent des garanties et sous-louent aux familles en difficulté. Nous attendons une solution pour tous.
LUNDI 12 NOVEMBRE
Vincent Goeneutte, 39 ans, militant du DAL.
La manifestation a été initiée par le ministère de la Crise du logement soutenu par le Dal (Droit au logement), le Comité des sans logis, Jeudi Noir, Macaq (artistes) et les Comités action logement.
Les associations des victimes des hôtels incendiés Paris-Opéra, boulevard Vincent Auriol et rue du Roi-Doré étaient présents. Des groupes politiques (LCR, PC), des politiciens et des citoyens nous ont soutenus. Les manifestants ont marqué un arrêt symbolique devant le passage Brady et l’hôtel Paris Opéra pour rappeler que de tels drames peuvent se reproduire. Nous attendons toujours une réponse juridique pour savoir ce qui s’est passé.
L’objectif était d’être les plus nombreux possible pour dénoncer les conditions de logement. Nous espérons que les pouvoirs publics hébergent les personnes sans domicile, mais pas dans des hôtels. Nous demandons à l’Etat de réquisitionner les logements HLM vacants en région parisienne : 100.000 logements tout de suite, 1 million très vite.
La présence policière était légère, avec une voiture en tête du cortège. Des militants ont encadré le défilé. La prochaine action est une nuit de la solidarité vendredi. Les membres du campement invitent tout le monde à les rencontrer et à venir passer une nuit sur place.
Niélé Traoré, 50 ans, campeuse depuis le 3 octobre
Dimanche, tout s’est très bien passé, nous remercions toutes les personnes venues nous soutenir. Ils étaient plus de 2.000 à manifester courageusement sous la pluie. Une dizaine de familles est restée pour ne pas laisser le campement aux policiers. Des artistes ont défilé, j’ai vu Carole Bouquet et je sais que Josiane Balasko était là.
Je dors dehors, sur le trottoir devant l’immeuble du campement, les enfants dorment à l’étage. Une voisine les amène à l’école et la journée je reste faire la garde. Mais je quitte le bâtiment tous les jours pour aller prendre une douche dans ma chambre d’hôtel à Saint-Maur-des-Fossés dans le Val-de-Marne.
Marie-Paule Offredo, 55 ans, campeuse
La mobilisation était forte, la manifestation s’est très bien passée. Après cinq semaines d’occupation du bâtiment, c’était inespéré. Beaucoup de gens nous ont accompagnés.
DIMANCHE 11 NOVEMBRE
Benoite Bureau, militante du DAL On s’organise pour la manifestation. On prépare, les banderoles, les panneaux, les affiches. La manifestation est dans tous les esprits.
On partira à 14h00 Le parcours prévoit une boucle. On va passer symboliquement devant les immeubles vides du 10ème et du 9ème arrondissement, notamment le bâtiment vacant qui appartient à AGF. Ensuite on ira, rue de Provence où on rejoindra les familles des victimes de l’Hôtel de l’Opéra.
Plus on met de monde dans les immeubles, plus les drames sont importants et plus ils font de victimes. Aujourd’hui il y a des mal-logés qui ont peur de vivre à l’hôtel.
Les familles sont déterminées, malgré les brimades policières, le froid, la pluie. Hier soir, les policiers ne voulaient pas qu’on sorte des couvertures de l’immeuble alors on s’est assis par terre, en pleine rue et ils ont cédé. Le siège policier est maintenu pour décourager les familles mais elles restent soudées et lutteront jusqu’à ce qu’elles obtiennent ce qu’elles demandent. Tant que Christine Boutin ne bougera pas, les familles resteront dans la rue. Il y a une forte démission du gouvernement. Ils font semblant de ne pas comprendre nos revendications, pourtant elles sont très simples.
C’est inacceptable de devoir s’en remettre à la Commission de médiation de la loi Droit au logement opposable. Cela veut dire que soit notre liste ne sert à rien et n’aboutira sur aucune proposition valable soit que Christine Boutin fait pression sur la commission et c’est très grave. Le plan contre les marchands de sommeil qu’a lancé hier Christine Boutin ne répond pas à nos attentes car remettre les familles dans de meilleurs hôtels, ce n’est pas ce qu’on demande.
Maya
Création de l'article : 19 novembre 2007
Dernière mise à jour : 13 novembre 2007
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