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Un ministre en goguette, une militante à l’hôpital... |
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Nous étions une petite quinzaine à être venus accueillir, comme il se doit, notre bon ministre venu inaugurer en grande pompe et tapis rouge la Halle de Millau.
Le centre-ville autour de cette Halle était étrangement désert, les rues avaient même été débarrassées des voitures encombrantes. L’une d’entre elles, demeurée, on ne sait pourquoi, sur cette place, fût même embarquée et remorquée sine die, devant nos yeux ébahis, par un camion de remorquage.
Bref, tout était prêt pour accueillir avec force Champagne et tenues de soirée, notre bon ministre entouré de nos chers édiles tout réjouis d’avoir été invités à la fête. Le tout-Millau, à l’exception de la population, était donc là, sur son trente-et-un.
Tout se serait passé comme dans le meilleur des mondes, si une poignée, à peine une quinzaine de militants de gauche et de citoyens, n’étaient venus dire leur mécontentement. Au demeurant fort pacifiques et très peu remuants. Leur seul tort, visiblement : être là, oser distribuer quelques tracts aux "invités d’honneur", puisque la population n’avait pas été conviée et même empêchée de venir grâce à la diligence des services de sécurité qui avaient quadrillé le territoire à grands renforts de barrières et agents de police.
Dernier point quelque peu inopportun aux yeux de nos chers représentants et élus, ils avaient confectionné une jolie banderole avec quelques mots improvisés comme : "Assez de vitrines , nos poches sont vides...".
Au bout d’un certain temps, alors que la situation était des plus calmes et que l’on cheminait tranquillement vers un non-évènement, une armada composée de sept gardes mobiles s’en est pris violemment aux deux personnes qui portaient cette banderole. Puis ont littéralement tiré celles-ci sur plus de cinquante mètres, laissant au passage notre amie Christine sur le pavé. Nous avons dû appeler le SAMU pour que celle-ci puisse être hospitalisée car, après cette intervention d’une rare violence, elle était dans l’incapacité de se relever.
Pendant ce temps, dans la Halle, on continuait de sabrer le Champagne et de rire de bon coeur...
— Jean-Claude ROULIN
Ps : la scène a été filmée par plusieurs personnes.
Auteurs divers
Création de l'article : 18 décembre 2007
Dernière mise à jour : 18 décembre 2007
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P.S.
Voici quelques photos :
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