Tout est bon dans le cochon, sauf ses déjections, dont on ne sait que faire, et qui augmentent dramatiquement le nitrate dans l’eau de notre robinet.
Et si ces cochons devenaient demain une manière de lutter contre le réchauffement climatique ?
C’est ce qu’envisagent quelques agriculteurs, à l’instar de Maurice François, aujourd’hui à la retraite, et Dauphinois bon teint.
Pendant 20 ans, il a récupéré le lisier de porc, et produit 160 m3 de méthane par jour, avec lequel il a chauffé sa ferme, éclairé sa maison, et même fait des bénéfices en vendant le trop plein à EDF.
Ce lisier de porc dont on ne sait que faire pourrait devenir une source d’énergie.
Et il n’y a pas que lui :
Près de Chambéry, quelques moines produisent un fromage délectable, le tamié dont ils ne savaient que faire du petit lait.
Il fût un temps, on leur rachetait celui-ci 1 ct le litre, puis il a fallu payer pour le faire enlever, vu l’augmentation du prix du transport.
Alors, ils ont décidé d’en faire de l’énergie :
160 m3 de méthane par jour, installation amortie en 5 ans, avec l’aide de l’ADEME, et eau chaude garantie pour 60 personnes toute l’année.
Et les fromageries ne manquent pas dans notre pays, si fier de ses 365 fromages.
Les sources de production de méthane sont multiples :
les tontes de gazon, les zones de compostage, les égoûts, les fosses septiques, les stations d’épuration, les centres de stockage de déchet, les déchetteries, les déchets du monde agricole, les fumiers, les pailles de refus des étables, tout ce qui fermente en produit en quantité.
Cela fait beaucoup de tonnes de méthane qui pourraient remplacer notre pétrole devenu si cher.
92,6 MTEP d’après les estimations des spécialistes.
C’est à dire le tiers de nos besoins nationaux actuels.
Ce n’est pas rien.
Une vache en produit par an 109 kg, et tous les animaux en produisent, l’homme y compris.
Dans les cuisines des villages modestes de la Chine agricole, un tuyau banal prélève le méthane dans la fosse septique pour l’amener au brûleur de la cuisinière, et sert à la cuisson des aliments.
En Chine de l’est, on construit aujourd’hui une unité de production de méthane qui va produire 2 millions de tonnes d’équivalent pétrole par an, pour 217 millions de dollars.
Il y a trente ans, un « illuminé » jean Pain, broyait des broussailles dans le Vercors, pour produire du méthane qu’il compressait, pour en faire un carburant qui faisait avancer sa « deudeuch ».
Mais alors, qu’attendons-nous en France pour faire de l’énergie avec ce gaz ?
D’autant qu’il est l’un des principaux facteurs du réchauffement de la planète si nous ne le brûlons pas.
Attendons-nous que le prix du litre d’essence atteigne les 20 euros ?
Le méthane contenu dans le permafrost de la banquise en train de fondre se libère par milliers de tonnes, et nos ingénieurs savent le récupérer.
Pourtant nous préférons laisser cette énergie gratuite et renouvelable partir dans l’athmosphère, accélérant ainsi le réchauffement de la planète, et relachant dans la mer des quantités phénomènales d’eau douce, capables de modifier le sens des courants marins.
Mais le lobby nucléaire, tout comme le lobby pétrolier, est puissant dans le monde, et nous fait miroiter sa technologie à l’abri de l’accident (comme on l’a vu...) et tente de nous rassurer quant à l’élimination des déchets produits qui vont empoisonner nos enfants et nos petits enfants.
Alors, pourquoi changer ?
Car comme disait un vieil ami africain :
« Si un animal vous dit qu’il peut parler, il ment, probablement ».