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OGM et apprentis sorciers |
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Fibus |
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Malgré les débats houleux en première lecture à l’assemblée nationale, les positions de sagesse et de principe tant espéré par l’opinion au sénat n’ont pas eu lieu. De nombreux sénateurs ont été sommés de se soumettre à un simple vote d’enregistrement des amendements voulus par le gouvernement. Pourtant au delà de la problématique de la dissémination d’OGM en plein champs, les OGM posent de réelle questions d’éthique, notamment en ce qui concerne les plantes génétiquement modifiées pour la production de vaccins et d’anticorps thérapeutiques.
L’examen du texte à l’Assemblée nationale, en deuxième lecture, prévu pour la deuxième quinzaine de mai, ne portera que sur l’unique article amendé, à savoir l’article 1er, qui fixe les principes de la loi. Par conséquent, plus aucun débat n’aura lieu sur les dispositions relatives au Haut conseil, aux règles de coexistence et de responsabilité... Seules voies de secours : le dépôt d’amendements pour l’inscription d’articles additionnels, et un nouveau vote solennel du texte, qui obligerait le gouvernement à présenter un nouveau projet de loi.. [1]
Au lieu de suciter la résignation, cet état de fait devrait nous amener à la plus grande vigilance.. Dans ce vaste imbroglio qu’est la question des OGM, le programme de l’Union Européenne sur la production de vaccins à partir d’OGM relève d’une démarche d’apprenti sorcier.
Le programme de recherche et développemnt lancé par l’Union Européenne pour produire des vaccins et des anticorps thérapeutiques, à partir de plantes génétiquement modifiées avec l’objectif de produire des substances à usages pharmaceutiques , en dépit des risques exposés au public est très imprudent. Actuellement les plantes cultivées pour produire des vaccins, incluent le tabac, le maïs, la pomme de terre, la tomate, le riz et la luzerne.
Malgré des dangers pour les productions et les approvisionnements alimentaires, le maïs est la plante préférée pour la production de vaccins parce que la protéine transgénique peut être concentrée dans les graines.
En général, les mises en place de cultures de plantes génétiquement modifiées pour la production de vaccins ont été réalisées avec peu de considération pour la santé publique et les conséquences environnementales, face au danger de contaminer les cultures de plantes vivrières et alimentaires avec les gènes qui concernent la production de vaccins.
Risques liés aux protéines vaccinales et anticorps
Les vaccins sont élaborés en utilisant des protéines d’antigènes obtenues à partir d’organismes malades tels que des virus ou des bactéries, afin d’obtenir la production des anticorps après injection dans le système sanguin ou après ingestion par la bouche. [2]
Les vaccins en provenance de plantes sont principalement produits à partir de transgènes synthétiques dont les informations codées par l’ADN ont été modifiées génétiquement de façon à obtenir une activité maximale dans la plante cultivée .
Indépendamment des vaccins, des anticorps sont également produits dans le but de soigner des maladies des plantes ou des animaux. Ces anticorps sont efficaces, mais ils sont sujets à une réaction immunitaire à ces mêmes anticorps à la suite d’expositions répétées.
Les vaccins issus de plantes sont principalement adaptés à l’immunisation des muqueuses après une prise orale. Les vaccins oraux peuvent engendrer une tolérance orale à des expositions répétées. La tolérance orale est le système de défense des animaux contre des antigènes contenus dans la nourriture. Ainsi, après exposition répétée à un antigène oral, le système immunitaire des muqueuses cesse de considérer l’antigène en tant que tel, en laissant ainsi l’animal devenir sensible vis-à-vis de l’agent pathogène pour contre lequel le vaccin est censé assurer une protection .
Le problème de la tolérance orale a été mentionné dans au moins une étude portant sur les vaccins produits à partir de plantes . La tolérance orale a été employée pour soigner des maladies auto-immunes, telles que le diabète, en nourrissant les patients avec des plantes produisant un antigène qui a la faculté d’initier la réponse auto-immune .
La tolérance orale aux agents pathogènes est le principal danger, par la contamination de nos aliments avec les gènes vacciniques, tandis que les anticorps thérapeutiques constituent une menace par une réponse immunitaire directe.
Ces deux impacts sont rarement discutés par des instigateurs et les promoteurs des OGM ou par les publications scientifiques qui rapportent ces études.
Risques liés à des gènes synthétiques et à des vecteurs viraux
Des vaccins obtenus à partir de plantes comestibles génétiquement modifiées ont été élaborés à partir de gènes nucléaires synthétiques, ou avec es gènes synthétiques de chloroplastes ou encore avec des virus de plantes modifiées avec des gènes synthétiques. Ces gènes synthétiques sont complètement inconnus et ils n’ont pas fait l’objet d’expérimentations toxicologiques.
Les transgènes nucléaires se sont avérés fréquemment peu efficaces pour produire suffisamment de protéines capables d’induire une réponse immunitaire orale, alors que les transgènes des chloroplastes avaient tendance à fournir des niveaux adéquats de protéines. (Les chloroplastes permettent l’insertion de multiples copies des transgènes, avec moins de problèmes de « mise en veilleuse génétique » que dans les cas d’insertions des transgènes dans les noyaux des cellules).
Les transformations génétiques au niveau des chloroplastes ont produit des antigènes à des niveaux élevés, jusqu’à 25% des protéines solubles totales, tandis que les insertions nucléaires produisaient généralement ces protéines solubles à moins de 1% du total, bien que la localisation des produits du gène nucléaire au niveau de l’endosperme, puisse amplifier les taux d’antigène jusqu’à 10% de protéines dans les graines de maïs .
De nombreux virus de plantes, modifiés génétiquement ²avec des antigènes vacciniques ont été disséminés dans des expérimentations en plein champ. De tels virus peuvent produire l’antigène vaccinique jusqu’à 10% de la protéine soluble totale dans les plantes infectées, mais 1% est le plus fréquent .
Peu d’attention a été accordée à l’endiguement de ces virus génétiquement modifiés dans les essais sur le terrain. Ils peuvent être dispersés par des insectes suceurs, par des blessures sur les plantes, ou par les débris de plantes poussés par le vent.
Notes
[1] Inf’OGM
[2] The Independent Science Panel (ISP)
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Fibus
Création de l'article : 6 mai 2008
Dernière mise à jour : 6 mai 2008
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