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Carnet de voyage N° 3

dimanche 17 août 2003

Avez-vous quelque chose à déclarer ? Non ! Et vos fantasmes, vos rêves, vos savoirs-faire, vos refoulements...

Le désir de partir, de re-partir, d’apporter à sa vie les souvenirs, des sous-venirs, l’enrichissement (dans tous les sens), du voyage et du séjour court ou long à l’étranger.

Comme tout voyage se parle, se prépare,se rêve depuis des années, l’exploration du désir migratoire présume de singulières découvertes qu’il est souvent préférable de faire avant son départ plutôt qu’à l’étranger. La psychanalyse, méthode d’investigation consistant dans la mise en évidence de la signification inconsciente des paroles, des actions et des productions imaginaires va nous livrer quelques pistes.

Qui n’a pas évoqué, au-delà du tourisme, le désir d’une aventure au-delà des mers et des océans, sur d’autres terres inconnues ? Les solicitations commerciales sont nombreuses et répondent au fait que nous avons tous ce souhait fortement inscrit dans notre inconscient. Ne suivons donc pas le chemin de ceux qui nous dispensent de réfléchir, d’agir, de construire, de préparer, de rêver.

Il s’agirait donc en premier lieu d’identifier ce qui alimente l’envie de partir, au-delà des clichés, mais en terme d’intimité. De rechercher dans le passé, sa propre enfance, mais aussi dans l’histoire familiale. Il n’y a jamais de hasard dans le choix d’une destination. Quelle est la raison ignorée qui nourrit le désir d’un départ à l’étranger ? Les albums de photographies de famille fournissent fréquemment des indications. La visite "confidence" auprès d’un grand parent éloigné délivre parfois des secrets insoupçonnés riches d’explications. Tout ce qui peut vous troubler et faire écho à votre désir est à retenir.

Ouvrez vos valises la veille du départ. Sont-elles véritablement les vôtres ou la simple collecte d’une liste pré-établie en vue de votre destination ? Vos malles et sacs doivent vous ressembler. Emmenez des cadeux, souvenirs de la région où vous vivez, comme si vous alliez chez des amis. Ce sera le meilleur moyen de vous en faire une fois sur place. Comme les enfants qui emportent leur "doudou" prenez avec vous un objet qui vous est précieux affectivement. Il vous sera peut-être indispensable d’avoir un repère à un moment ou à un autre. L’étranger attend autant de vous, que vous espérez de lui. Transférez vos savoirs, votre amitié, votre générosité. La voie n’est pas facile Nous rencontrons à nouveau une coïncidence troublante entre le voyage et la cure psychanalytique : la "résistance" au transfert. Partir vraiment c’est ne pas s’oublier. Si vos plus proches amis devaient vous rencontrer rien de votre comportement ne devrait les surprendre.

L’instant où chacun se trouve confronté à la force de ses désirs inconscients est difficile à franchir. C’est le doute que tous avons en nous lorsqu’au bureau de la douane il faut répondre "non" à la question : "avez-vous quelque chose à déclarer ?" Mais bien sûr ! J’ai toute mon histoire personnelle, familiale, sociale, mes désirs refoulés, mes envies de rencontres et de bonnes affaires, mes années de scolarité, d’études et de formation...

Benoît COMTE Sociologue

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