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Combien de centrales nucléaires faudrait-il pour faire rouler le parc automobile français à l’électricité ? |
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A la louche, en rapide calcul de coin de table : la consommation routière française est [en 2001] de 40 Mtep/an (million de tonnes d’équivalent pétrole) ; 1 kWh d’électricité équivaut à l’énergie livrée par 77 grammes de pétrole. La consommation annuelle d’électricité pour remplacer l’essence et le gasoil serait alors de 520 TWh (milliard de kilowattheure). Le parc nucléaire actuel comprend 58 réacteurs de 900 à 1450 MW et produit 400 TWh par an. Pour faire rouler la France à l’électricité il faudrait donc construire 75 réacteurs supplémentaires. Il faudrait aussi doubler, voire un peu plus, le réseau des lignes THT et moyenne tension ainsi que le réseau de distribution basse tension.
12 kWh = 1 litre d’essence ; ce qui porte le " litre d’essence équivalent électrique " à 1 Euro hors taxes (5 fois le prix de l’essence [en 2001]).
On peut faire plus écolo en produisant l’électricité à partir d’éoliennes. En prenant pour base une productibilité éolien de 20 % et des grosses éoliennes de 2,5 MW, il faudrait en installer 120 000. Au prix actuel de l’éolien de 0,08 Euro auquel il faut ajouter 0,06 Euro de coût moyen de transport et distribution, cela nous ferait le litre d’équivalent essence en électricité éolienne à 1,68 Euro hors taxes. Et à ce prix là, il est évident que les jours sans vent, on ne roule plus.
Mais avec la voiture à air comprimé, on transforme l’électricité en air comprimé par des compresseurs, et l’on peut alors gonfler de gigantesques cuves. Il serait alors possible de rouler les jours sans vent. Mais il faudra rajouter le prix de la compression de l’air et de son stockage au prix de " l’équivalent litre d’essence ", ce qui risque de faire vraiment très cher le kilomètre en bagnole, surtout si on ajoute une taxe pour participation des frais routiers payés par la collectivité.
Pour faire plus dans le détail, une batterie ne restitue que 60 % de l’électricité qu’on lui a injecté pour la recharge - quand elle est en bon état. Je passe sur les quantités de plomb [ou Lithium...] qui seraient alors nécessaires et la pollution chimique qui en résulterait. Pour l’air comprimé, le rendement est environ le même.
Si la bagnole qui roule à l’électricité nucléaire ou éolienne ne vous passionne pas, vous pouvez préférer le biocarburant.
Bien : soit du diester de colza en agriculture intensive (fertilisants chimiques et pesticides ou colza OGM) avec un rendement de 30 quintaux à l’hectares, permettant de produire après trituration et estérification 1100 kg de diester par hectare, dont il faut déduire 500 kg d’intrants énergétiques, soit un rendement net de 600 kg à l’hectare, pour une consommation de 40 Mtep par an, il faudrait cultiver 666.666 kilomètres carrés, soit un peu plus que la superficie de la France qui n’en fait que 550.000.
J’espère que ces quelques chiffres ne vous ont pas trop pris la tête, et que vous aurez compris que les délirants de la bagnole électrique ou à air comprimé, et du biocarburant, il vaut mieux les laisser où ils sont, leur pathologie étant incurable !
Claude Boyer, 2001-2002,
lettre d’information n° 89-90 du Comité Stop Nogent.
http://www.dissident-media.org/stop_nogent
infonucleaire
Création de l'article : 4 octobre 2009
Dernière mise à jour : 6 janvier 2010
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