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Projectiles pour un autre lycée ... |
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Le néo-ministre nous aurait-il pondu une réformette ? Contrairement à son prédécesseur qui faisait dans l’injonction on semblerait passer ici plutôt par la séduction...
En ce qui nous concerne sur le marché de noël ministériel, contrairement à d’autres, nous refuserons d’être les dindons de la farce. Au delà du nouveau mur de Berlin législatif, on voit poindre le totalitarisme d’un chef d’établissement apparatchik du pouvoir néo-libéral entouré de ses « idiots utiles », expressément nommés par lui dans un prétendu « conseil pédagogique ». Que restera-t-il de la liberté pédagogique déjà réduite à la portion congrue ? Le pouvoir de notation accru laisse planer un fumet de « salaire au mérite ». Le renforcement des pouvoirs locaux et l’ouverture vers le monde de l’entreprise nous font craindre une nouvelle main mise du patronat sur le service public.
Nous ne pouvons donc accepter cette n-ième prétendue réforme ! Mais nous ne stagnerons pas non plus dans une attitude de simples refuzniks. Nous continuons donc à avancer nos propositions pour une révolution sociale, éducative et pédagogique.
1) EN FINIR avec l’étranglement budgétaire.
Un budget qui permette un vrai travail pédagogique : améliorer considérablement le taux d’encadrement, abaisser la taille des groupes en deçà de 20 élèves.
2)EN FINIR AVEC LES FILIÈRES
Les filières d’inégale valeur sont un système à peine caché de tri social, et de hiérarchisation de la masse scolarisée. C’est un leurre de croire qu’on pourrait les rééquilibrer, et donner à chacune sa dignité. Un lycéen doit se penser non comme appartenant à telle filière mais comme un esprit pris dans un processus d’éducation radicalement transdisciplinaire de découverte des savoirs et de ses propres capacités intellectuelles.
3) EN FINIR AVEC LE DIRIGISME DISCIPLINAIRE : LAISSER PLUS DE CHOIX AUX ÉLÈVES.
Nous ne pouvons pas tous désirer la même chose, en même temps, au même moment. Les contenus d’enseignement imposés tournent à l’acharnement pour beaucoup d’élèves, et sont totalement contre-productifs. Les mêmes programmes répétés d’année en année sont d’un ennui mortel pour les enseignants. Pour un enseignement modulaire, polytechnique, où chacun construit son parcours selon ses désirs, ses centres d’intérêt, dans le cadre d’exigences définies localement et nationalement.
4) EN FINIR AVEC LES NOTES
Les notes n’ont aucune valeur pédagogique, favorisent un rapport très peu autonome à la pensée, la parole et l’écriture. Il faut réapprendre à désirer, à s’investir dans des activités autonomes, que l’on ferait même si l’on n’était pas noté. Les notes ne servent qu’à classer et éliminer les vaincus, dans une compétition où les chances de départ sont inégales. D’autres formes d’évaluation sont possibles, et ont fait leurs preuves.
5) EN FINIR AVEC L’ORGANISATION DU CURSUS PAR TRANCHE D’ÂGE
Il est aberrant de décider que tous les élèves de 17 ans doivent désirer faire de la philo en même temps, au même moment, ou découvrir les suites en mathématiques. Ce système valorise la précocité, stigmatise le retard, alors que chacun doit apprendre à son rythme.
6) EN FINIR AVEC LE « TRAVAIL » ET LA PÉDAGOGIE FRONTALE
Si les élèves ne désirent pas travailler, comme le rabâchent à l’infini beaucoup de profs, c’est parce que le travail est indésirable. L’école est une institution centrale dans la fabrication de la valeur travail. Il est imposé par le maitre explicateur et reste complètement extérieur aux élèves. Il faut réapprendre à créer des choses qui ont du sens, qui passionnent, par lesquelles la puissance de penser et d’agir est augmentée. Ce qui signifie renouer avec les méthodes actives, des pédagogies alternatives, fondées sur le tâtonnement, la recherche personnelle. Contre la pédagogie frontale, pour une pédagogie coopérative. Éduquer ce n’est pas communiquer des savoirs pour produire des savants, c’est émanciper, donner à chacun confiance en sa capacité de penser. Contre l’élitisme forcené des républicains réactionnaires.
7) EN FINIR AVEC LA CONTRAINTE GÉNÉRALISÉE
Remplacer l’obligation de présence par le désir de présence. La sophistication des moyens techniques de relevé systématique des absences est une fuite en avant ; le symptôme d’une institution malade qui a totalement perdu de vue les moyens de remettre le désir au cœur des apprentissages.
Ménager des espaces d’initiative, de liberté, où l’on trouve les moyens matériels de s’appliquer à telle ou telle chose.
8) EN FINIR AVEC LE BAC
Un rituel symbolique anxiogène, qui n’a aucune vertu sur le plan intellectuel et pédagogique, et parasite les apprentissages pendant toute l’année. Misérable épouvantail pour « motiver » les élèves, quand on a abandonné l’idée que l’on pouvait les intéresser à quoi que ce soit qu’on enseigne. Reversement de la totalité des économies réalisées dans l’amélioration des conditions d’enseignement.
9) EN FINIR AVEC LA TERREUR DE LA PROFESSIONNALISATION
Il est aberrant que l’école intériorise les besoins des bassins d’emploi environnants, qui sont aujourd’hui de plus en plus changeants. Il faut défendre toutes les disciplines comme concourant à produire la valeur éducation. Le lycée à inventer doit rester autonome par rapport à toute finalité économique, il doit être un lieu émancipateur, et non une fabrique de capital humain. Ce qui implique une réponse politique aux peurs liées à l’avenir, par un revenu étudiant d’autonomie, et au delà une politique de garantie du revenu pour tous.
Source : http://www.cnt-f.org/fte/article.php3 ?id_article=276
SUD Lycéen - Millau
SUD Lycéen 12
Création de l'article : 27 janvier 2010
Dernière mise à jour : 23 janvier 2010
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