La tempête Xynthia a tragiquement « révélé » le problème des lotissements pavillonnaires dans les zones inondables en Vendée. On semble découvrir, malgré les alertes de l’Observatoire du Littoral, que l’urbanisation sauvage peut conduire à la catastrophe. Certains maires, ayant délivré trop facilement des permis de construire dans ces zones, reconnaissent leur malaise. Mais, en réalité, combien de personnes ignoraient vraiment les risques ?
Malheureusement la catastrophe annoncée est à une échelle bien plus grande et sûrement plus grave. C’est le mode de développement imposé à un rythme de plus en plus fou, qui nous précipite vers de très mauvaises « surprises ». L’urbanisation se développe d’une manière totalement irrationnelle. Les immeubles de centre-ville et les maisons au cœur des villages se sont vidés, délabrés, ou bien ont été restaurés pour des minorités friquées : dans les villes appartements de luxe, loyers vertigineux, dans les villages résidences secondaires, gîtes… Autour des villes, on a érigé des barres et les lotissements de maisons individuelles se sont étendus entre zones artisanales, centres commerciaux, zones industrielles… Villes et villages dortoirs se sont agrandis. Les maires accordent les permis de construire sous la pression des promoteurs immobiliers ou des leurs électeurs, en pensant aux taxes qui vont rentrer dans les caisses.
Les transports augmentent : on construit de nouvelles routes, de grands ronds-points, on déboise. Les espaces naturels et les terres cultivables se couvrent de bitume et de béton. Les petits paysans crèvent et vendent leurs terres. Le modèle productiviste conduit l’agriculture vers une crise sans précédent. La spéculation foncière rend de plus en plus difficile l’installation ou la reconversion de ceux qui veulent changer de modèle. Alors que les villes devraient s’entourer d’une « ceinture verte » de producteurs qui permettraient l’approvisionnement en circuits courts, elles s’étalent de manière incontrôlée aux ordres des promoteurs immobiliers.
Cela va des banlieues déshumanisées des grandes villes au mitage de plus en plus étendu autour des petites villes et des villages. Sur le littoral, les constructions progressent de façon constante, s’implantent sans recul et sans respect des zones humides : avec le risque d’élévation du niveau de la mer et l’érosion accélérée par les événements météorologiques extrêmes annoncés en conséquence du réchauffement climatique, les « marinas-pieds-dans-l’eau » vont dépasser leurs promesses ! Enfin, à la montagne, les stations « au pied des pistes » s’accrochent de plus en plus haut.
Et on prendra conscience des problèmes trop tard, comme toujours. Alors, en attendant les inondations ou le manque d’eau, les glissements de terrain, les coulées de boue, les avalanches… on continue. LE PROFIT VITE ! Les responsabilités se dilueront avec le temps. Et quand il n’y aura plus assez de terres cultivables (stérilisées par l’agriculture intensive ou couvertes de bétons) on ira acheter des morceaux d’Afrique… s’il en reste.
Fédération Vie et Sauvegarde du Pays des GRANDS CAUSSES
MaTthieu
Création de l'article : 17 mars 2010
Dernière mise à jour : 15 avril 2010
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