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La stratégie "antinucléaire" et les ambiguités de Greenpeace France |
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La prolongation de la durée de vie des réacteurs nucléaires de 10 voire 20 ans, proposée par le directeur de Greenpeace France, augmente la possibilité de survenue d’un accident nucléaire grave.
La stratégie antinucléaire de Greenpeace France m’était apparue jusqu’à ces derniers mois comme étant pour le moins ambiguë. Désormais elle a été clairement exprimée par la voix de son directeur général Pascal Husting dans un entretien avec le journaliste du Monde Jean-Michel Bezat, relayée par celle de Yannick Rousselet, chargé de campagne Nucléaire à Greenpeace France. La stratégie de Greenpeace est celle d’une sortie progressive du nucléaire visant à assurer la transition avec l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Elle sous-tend de prolonger la durée de vie des réacteurs. Cette sortie en douceur est inappropriée, car, redisons-le encore une fois, un accident majeur est possible sur un de nos réacteurs et il peut se produire n’importe quand, bien avant que cette stratégie n’ait atteint son objectif.
Dans la dernière lettre d’information du comité Stop Nogent je me suis étonnée de ce que l’association Greenpeace, considérée par les médias comme le symbole de l’antinucléaire, se soit mobilisée contre la construction des réacteurs EPR en invoquant les dangers de l’EPR -je suis on ne peut plus d’accord- mais sans invoquer les dangers que nous font courir nos autres 58 réacteurs. Cette ambiguïté se double d’une ambiguïté beaucoup plus fondamentale : Greenpeace, si friande d’actions spectaculaires n’a mené aucune action contre la construction de l’usine d’enrichissement par centrifugation Georges Besse II sur le site du Tricastin. A terme l’usine comprendra deux unités Nord et Sud. La première cascade de centrifugeuses de l’unité Sud a été inaugurée le 18 mai 2009 par François Fillon et Anne Lauvergeon, la phase des tests s’est déroulée en décembre 2009, prémisse à la mise en service de la première cascade. Le bâtiment d’assemblage des centrifugeuses de l’unité Sud vient d’être livré (13/10/2010). L’arrêt d’Eurodif est prévu vers 2012 par la mise en production de Georges Besse II remplaçant progressivement Eurodif, sa pleine capacité étant prévue pour 2016.
QUE SIGNIFIE DONC CETTE INACTION DE GREENPEACE FACE À UNE USINE D’ENRICHISSEMENT D’URANIUM ? Alors que la majorité des réacteurs nucléaires en service utilisent de nos jours non pas de l’uranium naturel (comme à Brennilis dont le démantèlement est actuellement arrêté) mais des combustibles à base d’uranium enrichi ? Rappelons que Georges Besse II est moins énergétivore qu’Eurodif -Georges Besse I qui enrichit par diffusion gazeuse-, 50 MW au lieu de 3 réacteurs 900 MW de Tricastin pour Eurodif...
Georges Besse II est nécessaire à la poursuite du programme nucléaire. Pas seulement pour enrichir l’uranium naturel car on pourra y enrichir de l’uranium issu du retraitement (on n’aura même plus besoin de l’envoyer en Russie et les conteneurs de déchets resteront chez nous au lieu d’être stockés là-bas).
Et aucun militant n’est monté sur une grue, n’a mis de banderole ? Rien, aucune action de Greenpeace contre cette usine... N’est-ce pas bizarre ?
Deux articles de Jean-Michel Bezat parus en 2009 auraient dû consterner les antinucléaires. D’une part dans Le Monde daté du 8 juillet 2009 et intitulé « Le “ gendarme du nucléaire ” ausculte les centrales », d’autre part, publié le 29 juin 2009 dans le numéro 495 de Direct Matin, un journal gratuit largement distribué, un « entretien avec Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France » intitulé « Mieux vaut prolonger les centrales qu’en construire de nouvelles ». Sous le sigle « Le Monde pour Direct Matin Plus » l’entretien fait suite à l’article « Le nucléaire au microscope. La centrale nucléaire du Tricastin ouvre le bal du checkup décennal d’EDF ». L’objectif affiché d’EDF « parvenir en sécurité jusqu’à 60 ans d’exploitation » (www.directmatinplus.net).
Le sujet de l’article du Monde est la durée de vie des 34 réacteurs 900 MW. Il débute par : « L’exploitation des centrales nucléaires mises en service entre 1977 et 1986 peut-elle être prolongée sans risques au-delà de trente ans ? C’est la question à laquelle l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) va devoir répondre à l’occasion des visites approfondies qu’elle effectuera, réacteur par réacteur, jusqu’en 2020. Le “gendarme” du nucléaire a commencé ce travail en mai [2009] au Tricastin (Drôme) (...) ».
André-Claude Lacoste a présenté le 7 juillet [2009] les conditions d’une prolongation de 10 ans des 34 réacteurs de 900 MW. C’est sur la sûreté qu’EDF sera jugé au cours des visites décennales. La troisième visite décennale du réacteur 1 de Tricastin est terminée et celle du réacteur 1 de Fessenheim, démarrée en octobre 2009 est également terminée et l’ASN (Autorité de sûreté nucléaire) doit donner son verdict début 2011.
Selon J.M. Bezat le directeur des centrales au sein de l’ASN, G. Wack précise :
« L’ASN n’a pas identifié, dans les études génériques d’éléments mettant en cause la capacité d’EDF à maîtriser la sûreté des réacteurs de 900 MW jusqu’à quarante ans ».
La prolongation est donc acquise dans son ensemble mais, citant le président de l’ASN André-Claude Lacoste : « La visite décennale ce n’est que la partie émergée de l’iceberg ». Plus loin « L’ASN peut être d’accord sur une prolongation de cinq ans seulement », insiste M. Lacoste ».
L’article cite des responsables EDF qui sont très optimistes. Bernard Dupraz, directeur général adjoint chargé de la production et de l’ingénierie « Nous sommes confiants. Notre objectif est d’aller jusqu’à soixante ans sur l’ensemble du parc. On y travaille ». Optimisme aussi du patron du parc nucléaire Serge Massart « Lors des visites décennales, nous n’avons jamais eu de grosses surprises » « le parc vieillit très bien ». Pas d’incidents avec rejets radioactifs, tout va bien grâce « au retour d’expérience sur un parc de réacteurs de conception très proche et par une maintenance quotidienne, même si la CGT dénonce un relâchement des efforts ». Cet optimisme est contesté par Yves Marignac directeur de Wise-Paris : « le problème est que le retour d’expérience est proche de zéro sur une technologie née dans les années 70 ». « Aucun pays n’a développé un ensemble cohérent de critères pour définir des conditions entraînant un arrêt pour cause de vieillissement ». [Je suis entièrement d’accord].
Jean-Michel Bezat indique « A l’automne 2010 l’ASN donnera son feu vert à la poursuite de Tricastin-1 » et il enchaîne « Pour Pascal Husting (…) énergie », suit un court texte que j’indique intégralement ci-dessous.
La position de Greenpeace
Dans Le Monde, 8 juillet 2009 :
« Pour Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France, fer de lance de la lutte antinucléaire, “une grande partie des centrales pourrait être prolongée de dix, voire vingt ans”. Cela éviterait de “se lancer à corps perdu dans un renouvellement du parc qui compromettrait la mise en œuvre de vraie solution face au changement climatique”. A condition dit-il, que la décision s’inscrive dans une politique de sortie progressive du nucléaire et que les bénéfices de la prolongation soient investis dans les renouvelables et les économies d’énergie » [souligné par moi].
Dans « Direct Matin » : Entretien avec Pascal Husting au siège parisien de Greenpeace France, avec une photo de Pascal Husting souriant et décontracté juste au-dessus du titre « Mieux vaut prolonger les centrales qu’en construire de nouvelles ».
A la question de J. M. Bezat « Est-il dangereux de prolonger l’exploitation des centrales nucléaires au-delà de trente ans ? La réponse est la même que précédemment :
« Une grande partie des centrales pourrait être prolongée de dix, voire vingt ans ». On éviterait ainsi de se lancer à corps perdu dans un renouvellement du parc qui compromettrait la mise en œuvre de vraie solution face au changement climatique ».
Il ajoute :
« Mais prolonger la vie de véritables poubelles comme la centrale de Fessenheim, dans le Haut-Rhin en Alsace, est une aberration.
En France, les bénéfices opérationnels issus de cette prolongation devraient être investis exclusivement dans le changement de notre modèle de production et de consommation de l’énergie » (…)
En réalité l’article du Monde reprend donc une partie de l’entretien réalisé pour Direct Matin. (Il en est de même pour la durée de vie des centrales, mais Le Monde est plus nuancé que Direct Matin en introduisant la contestation d’Yves Marignac).
Or, sur le site de Greenpeace France, www.greenpeace.fr pas un mot sur l’interview de Pascal Husting et sur sa prolongation de durée de vie de 10 voire 20 ans ! Donc pas un mot de condamnation. Le texte du 8 juillet 2009 titre, au contraire : « Nucléaire : rien ne peut justifier la construction de nouveaux réacteurs ou la prolongation des anciens ! ». Formulations auxquelles j’adhère complètement ! Mais le texte qui suit affadit et même contredit ces affirmations malgré un paragraphe intitulé « Une dangereuse prolongation ». Apparemment les contradictions ne gênent pas son auteur !
Après s’être interrogé fort justement sur le manque de sûreté de l’EPR et son système de commande mis en cause en cas d’accident par les autorités de sûreté finlandaise et britannique, en critiquant l’ASN [qui, depuis, s’est associée à ces deux autorités par une déclaration commune], voici ce que dit ce texte :
« Une dangereuse prolongation
EDF voudrait par ailleurs prolonger la vie de ses centrales nucléaires de vieille génération, dont la conception date de quarante ans. L’objectif de l’opérateur français est d’en tirer encore un plus grand bénéfice pour investir dans de nouveaux réacteurs, alimentant sans fin la filière nucléaire. Ces centrales ont vieilli : elles présentent des risques de plus en plus grands et rien ne vient justifier la prolongation de leur vie. L’ASN a émis un avis globalement favorable à cette prolongation, alors même que l’on peut établir une longue liste de défauts de sûreté de ces centrales, notamment leur capacité à résister aux changements climatiques. La semaine dernière, en raison des fortes chaleurs et du manque de disponibilité de nombreuses centrales françaises, plus d’un tiers, EDF a été obligé d’importer de l’électricité, notamment en provenance du Royaume-Uni. A l’été 2003, il avait fallu arroser la centrale de Fessenheim avec des jets d’eau pour éviter une dramatique surchauffe... ».
Puis en italique dans le texte :
« L’arrêt des centrales en fin de vie est une très bonne occasion de sortir de l’énergie nucléaire. Toute prolongation est contraire à la volonté annoncée d’une politique ambitieuse d’efficacité énergétique et de développement des énergies renouvelables ! » ajoute Yannick Rousselet. « La construction en cours des EPR doit être arrêtée, aucun autre projet ne doit voir le jour et les centrales actuelles doivent être remplacées le plus tôt possible par l’efficacité et les renouvelables ».
Fin de vie des réacteurs et durée de vie à la conception.
Le texte dit « EDF voudrait prolonger la vie de ses centrales nucléaires de vieille génération dont la conception date de 40 ans » [souligné par moi]
Il y a une confusion entre « durée de vie à la conception » et « fin de vie » d’un réacteur. La durée de vie à la conception peut être de 40 ans mais si, par exemple, une fissure est détectée pouvant conduire à une rupture de cuve, le réacteur sera arrêté avec une fin de vie inférieure à 40 ans.
Pour nos réacteurs l’édition publique de 1982 « Textes du RAPPORT DE SURETE communs à toutes les tranches du palier 900 MW » édité par ELECTRICITE DE FRANCE, SERVICE NATIONAL, indique « La chaudière nucléaire est calculée pour supporter, sans dommage, un nombre de transitoires normaux et exceptionnels permettant une exploitation pendant 40 ans avec un facteur de charge de 80% ».
C’est justement là qu’est le problème. La durée de vie à la conception était pour EDF de 40 ans, alors que c’est bien de durée d’exploitation, de fin de vie, qu’il est question.
On remarque alors l’ambiguïté du propos de P. Husting. La prolongation dont il parle concerne-t-elle la durée de fonctionnement après les 30 ans de la 3ème visite décennale ? Ou s’agit-il de la prolongation de la durée de vie à la conception, 40 ans pour EDF ? 10 ans voire 20 ans cela conduirait à 50 ans et 60 ans de durée d’exploitation en fin de vie, comme pour EDF...
La conclusion sur le site internet de de Greenpeace France :
« La France n’a nul besoin de construire de nouveaux réacteurs nucléaires ou de prolonger la durée de vie des réacteurs actuels si elle développe la maîtrise de la demande énergétique et les énergies renouvelables. La priorité doit être de réussir la transition énergétique du système actuel vers ces priorités durables. Tous les investissements doivent être dirigés en ce sens » [souligné par moi].
On notera la contradiction entre Yannick Rousselet « il n’est nul besoin de prolonger la durée de vie des réacteurs actuels » et la prolongation acceptée par le responsable de Greenpeace France. Contradiction qui n’a pas entraîné de questionnement. S’il y en a eu, rien n’a filtré au dehors.
Mais finalement pour Yannick Rousselet comme pour Pascal Husting la transition dont il s’agit est de développer l’efficacité des renouvelables et les économies d’énergie. Certes « les centrales doivent être remplacées le plus tôt possible ». Le plus tôt possible c’est quand ? C’est toujours d’une sortie progressive du nucléaire dont il s’agit...
Il n’est jamais question de l’essentiel : l’accident nucléaire grave peut arriver entre temps, n’importe quand, avant que les « priorités durables » -développement de la maîtrise de la demande d’énergie et des énergies durables- aient atteint leur objectif.
Pratiquement, tout ne se passe-t-il pas pour Greenpeace comme si l’accident nucléaire n’était pas ce qu’il faut éviter à tout prix bien que la prolongation soit considérée comme dangereuse ?
Comme si, malgré leurs défauts, nos réacteurs nucléaires étaient sûrs à 100% ? (à part Fessenheim ? Cette poubelle selon Pascal Husting...) ce que démentent les incidents répertoriés sur nos réacteurs. Croire qu’ils ne sont pas affectés : - par le vieillissement des composants, en particulier l’enceinte de confinement, comme si le béton ne fuyait pas, par la cuve (les fissures sous revêtement que présentent certaines cuves, ne peuvent-elles pas évoluer défavorablement vers la rupture de cuve en cas de transitoires répétés ?), par les polymères qui entourent les câbles et qui vieillissent aussi - par perte de savoir faire dans les équipes mêmes, due aux départs en retraite - par une dégradation des conditions de travail à EDF où les travailleurs se plaignent non seulement du management mais aussi des pièces de rechange qu’on ne trouve pas en magasin car tout fonctionne à flux tendu, économie de marché oblige - par un allongement des cycles de fonctionnement et un raccourcissement des périodes de maintenance qui augmente les risques de travail bâclé, la pénibilité du travail des intervenants des sociétés sous-traitantes, ces nouveaux serfs de la modernité nucléaire dont les médias ne rapportent même pas les grèves - par perte de source froide (défaut de refroidissement du coeur) due à des débris, 2 incidents graves sur Cruas et Fessenheim etc.
- par la survenue de séismes, de phénomènes météorologiques extrêmes (la tempête de décembre 1999, le gel de l’eau de la Loire, la canicule) mais aussi par sabotage, actes terroristes et j’en oublie bien évidemment. Il me semble qu’à Greenpeace on ne sait pas que c’est finalement le réacteur en fonctionnement qui sert à valider l’introduction d’un nouveau composant, d’une nouvelle configuration de matériel ? Un exemple, lors de la mise en route des réacteurs du palier N4 -Civaux et Chooz- la nouvelle configuration des circuits d’eau primaire a conduit sur le réacteur de Civaux-1 à [une grosse fuite du circuit RRA].
- circuit de refroidissement du réacteur à l’arrêt. Il a été trouvé que les tuyauteries se corrodaient là où se font des mélanges d’eau chaude et d’eau froide, pas seulement dans les coudes comme on le pensait au départ. Récemment c’est à nouveau l’alliage inconel 600 qui est en cause dans l’apparition de fissures circonférentielles qui affectent désormais les tubes de générateur de vapeur au droit des plaques entretoise de certains réacteurs. L’ASN demande à EDF de faire des calculs de « défaut critique ». Les tubes de GV constituent les 2è et 3è barrières de la « défense en profondeur ». La gestion d’un accident par rupture complète d’un tube de GV est assez délicate car elle peut conduire au dénoyage du coeur si on laisse fonctionner les automatismes au lieu d’opérer manuellement...
Ce qui est en cause plus fondamentalement, c’est la méconnaissance de tous les phénomènes physico-chimiques pouvant résulter des changements apportés à l’installation, qu’il s’agisse de facteurs géométriques comme sur le palier N4 ou de facteurs liés à l’augmentation de l’enrichissement du combustible et du taux de combustion générant plus de défauts dans les matériaux, qu’il s’agisse du changement d’alliages des gaines et des assemblages de combustible etc.. De tels paramètres me semblent en cause dans les 3 incidents d’assemblages suspendus aux éléments internes supérieurs survenus en 14 mois à Gravelines-1 et Tricastin-2 lors des opérations de déchargement de combustible, incidents qui pourraient s’avérer génériques. Ils ont été très bien gérés. En sera-t-il toujours ainsi ?
Avec cette non-action contre l’usine d’enrichissement Georges Besse II tout se passe comme si les dirigeants de Greenpeace attendaient avec cette sortie du nucléaire en douceur et la maturité des énergies renouvelables, la mise en route de réacteurs de la 4ème génération...
En France, malgré notre nucléaire représentant plus de 75% de la production d’électricité ils n’ont pas voulu des centrales à charbon et fioul, maintenant ils ne veulent même plus des centrales à gaz. Et l’on voit combien manquent ces centrales thermiques classiques quand l’hiver est là et qu’on importe de l’électricité fabriquée par ces mêmes centrales thermiques classiques à l’étranger. (Et à l’étranger on les modernise et cela diminue les rejets de gaz carbonique par kWh produit !)
Adopter la stratégie de Greenpeace revient à admettre un nucléaire durable avec la gestion des conséquences d’un accident nucléaire grave.
Bella Belbéoch,
octobre 2009-octobre 2010.
http://www.dissident-media.org/stop_nogent
infonucleaire
Création de l'article : 5 janvier 2011
Dernière mise à jour : 2 décembre 2010
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P.S. Extrait de la lettre d’information n°119 du comité Stop Nogent-sur-Seine.
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