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De la prison requise contre les antinucléaires |
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Source : inconnue.
Une manifestation de soutien aux sept prévenus a eu lieu avant l’audience devant le tribunal. .. Les sept militants qui ont stoppé un convoi de déchets radioactifs en novembre étaient jugés à Caen hier.Le procureur de la République a demandé une peine avec sursis et des amendes.
Il fallait montrer patte blanche et prendre son mal en patience, hier, pour accéder à la salle d’audience du vieux tribunal de Caen. Policiers en tenue d’intervention, fouille minutieuse. Les 300 militants réunis sur la place n’ont évidemment pas tous trouvé place dans la salle d’audience pour le procès des sept militants du Ganva (Groupe d’action non violente antinucléaire) qui ont bloqué un convoi de déchets, le 5 novembre dernier, derrière le Parc-Expo de Caen.
Face aux trois femmes et quatre hommes âgés de 22 à 32 ans et leurs avocats, les défenseurs des parties civiles, la SNCF et Areva. Dans la salle bondée, sans sonorisation, les militants ont parfois la voix hésitante. Mais ils assument et revendiquent. Malgré les blessures subies par trois d’entre eux et pour lesquelles une plainte a été classée sans suite.
Une tribune au tribunal
Président du tribunal, Thierry Roy trouve que les prévenus sont « assez peu armés sur le plan scientifique pour nous dire pourquoi ce convoi serait dangereux ». Un avocat de la défense intervient : « Il n’y a rien dans le dossier qui permette de statuer sur le caractère non nocif du transport. »
Pour Christelle Levasseur, une prévenue originaire d’Alençon, « l’infraction n’est pas de notre côté, mais du côté de l’État et d’Areva qui n’assurent pas la sécurité et l’information des personnes ». Poursuivis pour entrave à la mise en marche ou à la circulation d’un véhicule de chemin de fer, les sept militants s’élèvent contre l’industrie nucléaire, « ses mensonges et ses secrets ». Catherine Denis, procureur de la République, demande « qu’on revienne aux faits pour lesquels vous êtes ici. Nous ne sommes pas là pour refaire un monde sans nucléaire. » Réponse de la militante qui profite de l’écho et de la tribune du procès : « Et bien, nous, on est là pour ça ! »
Par l’intermédiaire de leurs avocats parmi lesquels le Caennais Olivier Lehoux, les prévenus font citer des témoins sur le militantisme, sur le transport de déchets radioactifs ou l’aspect scientifique.
Danger, pas danger... De part et d’autre, on exige de la partie adverse des preuves, des chiffres, des mesures, des enquêtes. Pendant une suspension d’audience, Christophe Neugnot, chargé de communication d’Areva, affirme que « Greenpeace refuse toujours de visiter nos installations et de faire des comparaisons ». Le Cherbourgeois Yannick Rousselet, membre de Greenpeace, s’en amuse : « Quand on leur pose les vraies questions, ils n’y répondent pas. A quoi bon visiter ? »
Dans ses réquisitions, le procureur Catherine Denis s’est demandé s’il y avait « des éléments ou des informations justifiant le délit d’entrave ». Rappelant que les mesures annoncées par Areva « étaient en conformité avec la législation », elle a demandé des peines allant de 2 à 3 mois de prison avec sursis et des amendes de 2 000 à 3 000 €. Comme les prévenus lors de l’audience, les avocats de la défense ont plaidé le principe de précaution et la question de conscience.
Le jugement a été mis en délibéré au 26 janvier.
MaTthieu
Création de l'article : 11 décembre 2010
Dernière mise à jour : 11 décembre 2010
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