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L’accident nucléaire est aussi possible en France à tout moment, aujourd’hui, ce soir, demain matin !

lundi 14 mars 2011

En France si les tremblements de terre sont bien moins fréquents qu’au Japon et moins forts, les centrales sont aussi bien moins "protégées" contre les séismes. Et la possibilité d’un accident nucléaire grave en France dont près de 80% de l’électricité est produite par 58 réacteurs à eau pressurisée (PWR) n’est pas une lubie des antinucléaires, les officiels l’admettent depuis longtemps même si ce n’est guère répercuté par les médias.

Le parc nucléaire français est en effet toujours aussi dangereux :
- Pour le risque sismique : Il y a 42 réacteurs sur 58 qui sont menacés !
- Il y a eu perte du refroidissement (les 2 voies d’eau obstruées simultanément) d’un des réacteurs de Cruas... Puis idem, perte des 2 voies du refroidissement d’un réacteur de Fessenheim
Rappelons que si les circuits de sauvegarde, à ce moment là, n’avaient pas fonctionné ces accidents aboutissaient à la fusion du coeur d’un ou deux de nos "beaux réacteurs français", et il y a de grandes chances que les circuits de secours ne fonctionnent pas en cas de rupture du circuit primaire...
- La double défaillance des circuits de secours sur 34 réacteurs
- Le risque inondation : 16 sites sur 19 sont concernés. Voir "Le Blayais : Très près de l’accident majeur" en décembre 1999.
- Le risque incendie un dossier accablant pour EDF

Des scénarios de gestion existent depuis quelques années pour la phase d’urgence pendant et juste après l’accident (confinement, prise d’iode stable évacuation) et exercices de crise dans les localités proches des réacteurs.
Ce qui est nouveau c’est la mise en oeuvre de l’élaboration concrète, pour des territoires dont le sol serait durablement contaminé après la fin des rejets radioactifs, d’une stratégie de gestion post-accidentelle y compris à long terme. Il est nouveau d’envisager en France que si la contamination d’une zone est importante elle peut nécessiter le relogement temporaire, voire définitif, des habitants. On a désormais des informations sur l’avancement de ce programme de gestion post-accidentelle dit CODIRPA et l’esquisse de la doctrine qui le sous-tend.

En conclusion : Proposer ou parler d’une sortie du nucléaire dans 20 ou 30 ans (Les Verts / Europe Ecologie ou Greenpeace) c’est accepter et se rendre complice des catastrophes nucléaires à venir pendant ces 20 ou 30 ans !

A lire :
- "Sortir du nucléaire : Pourquoi ? Quand ? Comment ?"
- "Sortir de l’impasse nucléaire avant la catastrophe, c’est possible !"
- La "Charte pour l’arrêt immédiat du nucléaire"

Infonucléaire.

www.dissident-media.org/infonucleaire


Quelques remarques sur les accidents nucléaires multiples en cours au Japon car l’Accident Majeur est possible dans les jours qui viennent si la situation actuelle s’aggrave :

Extrait du communiqué du GSIEN (Monique et Raymond Sené, samedi 12 mars 2011, 23h, heure française) :

"D’après les informations diffusées en boucle à la télévision japonaise, le système de refroidissement de secours du réacteur n°1 à l’arrêt n’a pas démarré. Le coeur a commencé à s’échauffer et la pression a augmenté. Les populations riveraines ont été évacuées, d’abord dans un rayon de 3 km, puis 10 et maintenant 20 km en fonction de l’évolution. Et cela dans des conditions extrêmement difficiles. Afin de conserver l’intégrité de l’enceinte de confinement, qui doit garantir le confinement du combustible, des relargages de gaz radioactifs ont été effectués. Une contamination en iode et césium a été relevée. Une explosion d’hydrogène a soufflé le toit du bâtiment réacteur, mais l’enceinte de confinement serait intègre. Dans la soirée du samedi 12 mars, les autorités ont autorisé le noyage du bâtiment réacteur avec de l’eau de mer afin de refroidir le coeur. L’eau n’est pas en contact direct avec le combustible extrêmement radioactif, mais est certainement contaminée. Il s’agit là d’un moindre mal [une solution de dernière extrémité] dans les circonstances actuelles. En l’état nous n’avons pas plus d’informations [...] nous espérons que la situation ne va pas se dégrader".

Extraits de la liste de discussion du GSIEN :
- La situation est aussi devenue inquiétante dans le réacteur n°3
Dimanche matin (heure japonaise). L’eau de refroidissement a aussi manqué. Le niveau d’eau aurait ensuite été rétabli. Ce réacteur est chargé en MOx, combustible contenant du plutonium. Un nouveau chargement de Mox devait quitter prochainement la France pour ce réacteur. Lors d’une conférence de presse qui a eu lieu vers 17h30 heure japonaise, l’autorité de sûreté a annoncé que de l’eau de mer a aussi été injectée dans ce réacteur et des gaz relargués. Elles n’excluent pas la présence de poches d’hydrogène pouvant entraîner une explosion comme pour le réacteur n°1.
- Les autorités japonaises ont déclaré dimanche, en début d’après midi (heure japonaise), qu’elles considéraient comme fort probable que la fusion du coeur ait eu lieu dans les réacteurs n°1 et 3 de la centrale de Fukushima dai-ichi. Même si elles ne peuvent pas le vérifier, elles travaillent actuellement avec cette hypothèse. Les informations ne sont pas claires : mais il est probable que de l’eau de mer borée ait aussi été injectée dans le coeur même de ces deux réacteurs. Le bore absorbe les neutrons et est injecté pour éviter un accident de criticité (réaction nucléaire en chaîne explosive).
- La production d’hydrogène est consécutive à la formation d’oxyde de zirconium due à l’action de la vapeur d’eau sur la gaine en "zircaloy" portée à environ 1300°C, réaction chimique qui libère de l’hydrogène. Cette réaction chimique (par ailleurs exothermique) n’est possible donc que si la survenue de problèmes dans le réacteur a conduit à cette montée anormale de la température de la gaine.
- Les dispositions de l’Autorité de sûreté japonaise conduisent à la mise à l’arrêt automatique des réacteurs lorsqu’un séisme détecté dépasse un certain niveau. Dans le cas présent, les réacteurs avaient été mis automatiquement à l’arrêt.
Les calculs de "dimensionnement" d’un réacteur consistent notamment à étudier les séismes et les inondations historiques (en France, les SMHD = Séismes maximaux historiquements vraisemblables) et à prendre des valeurs "majorées" de ces séismes et inondations. Il faudrait donc connaître la "surcôte" du tsunami historique retenue par les autorités de sûreté japonaises pour porter un jugement sur la protection retenue contre les tsunamis.
Il est clair que l’inondation est un risque important car la submersion des pompes, mues par un moteur électrique, les met hors d’usage.
- Sur France Inter, Barré représentant d’AREVA indiquait que l’utilisation de l’eau de mer signifiait le choix de la perte définitive du réacteur : corrosion irrécupérable des composants du circuit primaire.

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