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Aux antinucléaires d’Alsace, et d’ailleurs |
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Il faut arrêter tous les réacteurs...
- L’exemple de l’incident très grave au Blayais lors de la tempête du 27 décembre 1999. Conjonction d’erreurs de conception et d’une très grosse tempête. Lors de la construction de l’îlot nucléaire on a ignoré la cote réelle du niveau d’eau en Gironde et on a ignoré l’existence de vagues dans la Gironde (les surfeurs savent pourtant qu’il y a un mascaret). Il y a eu inondation du réacteur proche de la Gironde et tous les circuits de secours ont été noyés. L’incident grave a été finalement bien géré et depuis on a rehaussé les digues. Cependant les dossiers IPSN ne font pas mention du coefficient de marée qui n’était que de 77. Que se serait-il passé avec un coefficient de marée plus élevé de 100, voire 110 ? Aurait-on pu gérer l’incident sans qu’il dégénère en accident ? Qu’en sera-t-il dans le futur ?
...et pas seulement les vieux.
- Et les réacteurs « jeunes » ? A titre d’exemple d’accident sur un réacteur "jeune" : L’accident du réacteur de Three Mile Island TMI 2 s’est produit le 28 mars 1979. Or sa mise en exploitation commerciale datait du 30 décembre 1978. Réacteur PWR (Babcock et Wilcox) d’une puissance nette de 906 Mwe.
- Un exemple d’incident à Civaux (1450 MW), réacteur jeune, connecté au réseau en décembre 1997 : fuite sur le circuit RRA (circuit de refroidissement à l’arrêt) de Civaux par corrosion de la tuyauterie. C’est une erreur de conception : on a ignoré la corrosion là où se mélangent eau froide et eau chaude.
Mais il faut bien comprendre que :
C’est le réacteur en fonctionnement qui permet de valider non seulement les matériaux utilisés mais également de mettre en évidence des phénomènes physico-chimiques en jeu. C’est ainsi, par exemple, qu’on met en service de nouveaux alliages pour les gaines, qu’on augmente les taux de combustion etc. Or toute modification réagit sur l’ensemble de l’installation. Et il n’est pas tenu compte de dysfonctionnements aggravés par la conjonction possible d’ événements naturels (dont canicule, gel de la Loire, séismes, tempêtes, inondations).
Le Directeur de l’Autorité de Sûreté Nucléaire, André-Claude Lacoste, reconnaît dans Le Monde daté du 31 mars 2011, page 6 : « On ne peut garantir qu’il n’y aura jamais d’accident grave en France ». Il admet que « des problèmes nouveaux » se posent.
N’était-ce pas prévisible ? Il a fallu que le Japon soit lourdement touché pour que nos « élites » et géniaux concepteurs s’en aperçoivent ?
Avec un système aussi complexe, quand un accident arrive, on sera toujours en retard d’un accident car ; comme l’admettait Pierre Tanguy (Inspecteur Général pour la Sûreté et la Sécurité, Direction Générale, EDF) :
« L’ensemble des accidents possibles est tout de même limité, de sorte que nous pensons pouvoir couvrir avec le temps la totalité des cas possibles. Mais je reconnais que nous ne sommes pas sûrs d’être absolument exhaustifs et que s’il doit se produire un accident, ce sera celui que nous n’aurons pas prévu ».
Et nos autorités se préparent à l’accident, avec la « doctrine » CODIRPA (Comité Directeur pour la gestion de la phase post-accidentelle).
Bella Belbéoch, 30 mars 2011.
http://resosol.org/Gazette/1979/26_27.html
http://resosol.org/Gazette/1982/5051.html
http://resosol.org/Gazette/2000/181_182.html
http://www.dissident-media.org/infonucleaire/blayais_dossier.html
Pierre Tanguy, Actes du Colloque de Montauban, nucléaire, santé, sécurité, Conseil général de Tarn & Garonne, 21-23 janvier 1988, p.496.
CODIRPA Les groupes de travail ont remis leurs travaux. Le Canard Enchaîné, 23 mars 2011.
infonucleaire
Création de l'article : 31 mars 2011
Dernière mise à jour : 31 mars 2011
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